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La formation du futur gouvernement belge reste incertaine, mais les rentrées parlementaires suivent leur cours habituel. Après les députés, les sénateurs ont prêté serment hier. À chaque nouvelle législature, la question de l'utilité du Sénat revient sur le tapis, avec des réponses parfois surprenantes.
Au Sénat, l'ambiance était aux retrouvailles et aux selfies alors que les 50 sénateurs désignés par les entités fédérées prêtaient serment. Cette occasion a ravivé le débat sur l'utilité de cette institution.
Certains parlementaires espèrent que cette législature votera pour la suppression du Sénat, argumentant que son coût est élevé et questionnant son utilité.
Pour comprendre cette logique, il est essentiel de connaître les compétences du Sénat. Il a principalement deux rôles :
- Voter les changements dans la Constitution et les lois relatives au fonctionnement de l'État.
- Rédiger des rapports d'information.
Ces rapports permettent un travail de fond, souvent sur plusieurs mois, sur des sujets de fond, offrant ainsi une opportunité d'analyse approfondie. Pour Anne Lambelin, le Sénat offre la possibilité de "travailler sans avoir la tête vraiment dans le guidon. C'est une vraie chance".
Opinions divergentes
Certains sénateurs, comme le président Jean-Paul Wahl, voient une utilité continue dans cette institution, notamment pour favoriser les rencontres entre communautés et améliorer le fonctionnement du Sénat : "Je pense qu'il a un réel rôle à jouer en Belgique, c'est vraiment important de pouvoir se rencontrer entre communautés. "
Cependant, d'autres, comme l'ancienne présidente du Sénat, Stéphanie d'Hose, estiment que ces compétences pourraient être réattribuées à d'autres entités : "J'espère qu'on va voter cette législature pour la suppression du Sénat."
Elle a passé son dernier mandat à préparer la suppression du Sénat et propose des solutions pour le bâtiment et le personnel.
"Ça coûte très cher et donc on doit bien réfléchir sur le but. Qu'est-ce qu'on peut faire avec le Sénat ? Est-ce que le Sénat a encore une importance ici dans ce pays ? " questionne Karl Vanlouwe, un sénateur.
Vers une suppression en 2024 ?
Pour amender un article de la Constitution, il faut que la législature précédente l'ouvre à révision, ce qui est actuellement le cas. Si la volonté politique se concrétise, 2024 pourrait marquer la dernière prestation de serment des sénateurs belges.
Le débat est loin d'être clos, et les prochaines étapes dépendront largement de la volonté politique et des réformes constitutionnelles à venir.