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Près de 25% des Flamands n’iront pas voter. Voilà un chiffre marquant parmi les résultats du Grand Baromètre Le Soir-RTL-Ipsos. Pour la première fois depuis l’instauration du vote obligatoire en Belgique en 1893, les Flamands ne seront pas obligés d’aller voter lors des élections communales et provinciales du 13 octobre prochain et certains comptent bien en profiter pour faire autre chose de leur dimanche. Bien que le vote soit toujours obligatoire pour les Wallons et les Bruxellois, le taux de participation est en baisse dans ces régions du pays.
Malgré le caractère obligatoire du vote en Belgique, un nombre croissant de Wallons se détournent des urnes lors des élections communales. Selon l'Iweps, l'institut des statistiques wallonnes, les élections communales de 2018 ont enregistré un taux d'absentéisme moyen de 11,65 % en Wallonie. Ce chiffre est en hausse par rapport aux élections précédentes et est encore plus frappant dans les grandes villes : 16,36 % à Charleroi, 18,84 % à Liège et un peu plus de 14 % à Namur.
Un déclin progressif de la participation
Ce désengagement électoral s'inscrit dans une tendance à la baisse. En 2006, le taux de participation aux élections communales était de 91,9 %, un chiffre qui a chuté à 87,8 % en 2012 et légèrement remonté à 88,3 % en 2018. Cette érosion progressive du taux de participation suscite des questions sur les raisons qui poussent les citoyens à ne pas remplir leur devoir civique, même lorsque celui-ci est obligatoire.
Pourquoi les Wallons se déplacent-ils moins ?
Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène d’abstention malgré l'obligation légale :
- Méconnaissance des politiques locales : De nombreux citoyens ne se sentent pas suffisamment informés sur les enjeux des élections locales, ce qui les conduit à ne pas se mobiliser.
- Niveau socio-économique local : Dans les zones plus défavorisées, le taux d'abstention tend à être plus élevé.
- Désintérêt pour la politique : Un sentiment de désengagement général vis-à-vis de la politique se fait sentir, avec une impression que le vote ne changera rien.
- Rejet du monde politique : La défiance à l’égard des élus et des partis politiques pousse certains citoyens à bouder les élections.
Les votes nuls, un autre symptôme
En plus de l’abstention, un autre problème marquant lors des élections communales est celui des votes nuls. Une étude révèle que 45 % des votes nuls sont le résultat d’erreurs ou d’une méconnaissance de la manière de voter correctement. Le panachage, pratique qui consiste à voter pour des candidats de listes différentes, est souvent à l’origine de ces erreurs. Les votes nuls non intentionnels sont particulièrement fréquents dans les circonscriptions où il y a beaucoup de listes et de candidats, ainsi que dans les zones où le bulletin de vote est de grande taille.
L'abstention en hausse à l'échelle nationale
Le phénomène d’abstention n’est pas propre aux élections locales. Lors des dernières élections fédérales, le 9 juin dernier, un record d'abstention a été atteint en Belgique. Plus de 1.050.000 électeurs, soit 12,5 % du corps électoral, ont choisi de ne pas voter, un chiffre en augmentation par rapport aux élections de 2019. Ce niveau d’abstention est tel que ces électeurs absents des urnes représenteraient virtuellement le deuxième parti du pays.
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