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Dernière ligne droite avant les élections. Ce jeudi, les six présidents de parti francophones se sont retrouvés dans un ultime débat face à Martin Buxant et Christophe Deborsu. Le lendemain de ce grand rendez-vous, l'heure est au bilan pour ce dernier. Analyse.
Christophe Deborsu vous avez été coprésentateur de ce débat. Qu'en gardez-vous comme impression?
On avait deux blocs sur le plateau. La gauche contre la droite: le MR d'un côté, PS et Ecolo de l'autre. Et c'est tout à fait nouveau. Ces attaques incessantes. Mais évidemment, ce débat, il faut le décrypter en regardant les sondages.
Notre grand baromètre montre que le MR est largement premier à Bruxelles, que PS et Ecolo qui étaient leaders en 2019, sont tout à fait décrochés. En Wallonie, MR et PS font jeu égal. Ce n'était plus arrivé depuis 2007 et c'est aussi pour ça qu'il y a beaucoup de nervosité. D'autant plus que, toujours en Wallonie, Ecolo est complétement largué.
Il est vrai qu'avant le débat, j'ai trouvé Jean-Marc Nollet très accablé, loin de son côté enjoué habituel. C'est peut-être à cause de cela.
Et Paul Magnette a donné récemment une interview très étonnante à la radio flamande. Il a dit: "Après un gouvernement de centre-gauche comme l'était la Vivaldi, on peut s'attendre à un gouvernement de centre-droit." Autrement dit, sans le PS. Le présentateur lui a alors demandé ce que ça voulait dire, s'il allait quitter la présidence du PS. Il a répondu: "On verra".
Donc on a presque l'impression qu'Ecolo et le PS se préparent à l'opposition, en tout cas au fédéral. C'est nouveau.
Sont-ils allés trop loin dans la confrontation? Pourront-ils encore discuter entre eux après le scrutin?
Ça, c'est la Belgique. Un participant au débat m'a dit hier qu'au niveau coalition, tout reste ouvert, sauf évidemment avec les extrêmes. Pendant la campagne, PS et MR n'ont d'ailleurs jamais exclu de gouverner ensemble, et c'est vrai qu'en Wallonie, les deux partis savent qu'ils vont devoir sans doute entrer dans la même coalition.
Ça veut dire qu'en Wallonie, on s'oriente vers une coalition PS, MR et Les Engagés, surtout si Ecolo s'effondre comme on s'y attend.
Même situation à Bruxelles. Et il faut d'ailleurs dire que dans les couloirs, avant et après le débat, j'ai vu Maxime Prévot siffler "Gigi L'amoroso", très relax. Pour lui évidemment c'est facile, le pouvoir en quelque sorte lui tend les bras.
Dernière précision: on n'a pas encore voté, tout cela peut être remis en question par le suffrage des citoyens.