Accueil Actu Belgique Elections 2024

Faute de nouvelle majorité, deux communes doivent passer au "vote secret": en quoi cela consiste-t-il?

Sept semaines après les élections locales du 13 octobre, deux communes flamandes ne sont pas parvenues à dégager une nouvelle majorité dans les temps.

Blankenberge et Willebroek devraient donc, selon toute vraisemblance, passer à l'étape ultime prévue par le "kiesdecreet" flamand, le décret réglant l'organisation des élections locales dans le nord du pays: les échevins seront déterminés par un vote secret des conseillers communaux.

Les séances d'installation des nouveaux conseils communaux approchent en effet à grands pas. Pour les communes flamandes qui ne sont pas concernées par une fusion, elles doivent avoir lieu au plus tard durant la première semaine de décembre, entendue du lundi au vendredi, et la majorité doit présenter au moins trois jours à l'avance un document proposant la nouvelle équipe d'échevins. Si cela n'a pas lieu, le conseil communal doit, dans les 14 jours suivant son installation, tenir un vote secret pour désigner les échevins, parmi les candidats proposés par chaque parti qui le souhaite.  

A Blankenberge, les tentatives de s'accorder se sont brisées durant le week-end sur l'obstination de deux "blocs" opposés: d'une part la "Team Blankenberge" du bourgmestre sortant, le libéral Björn Prasse, et l'actuel partenaire de majorité, Vooruit. D'autre part, la N-VA et la liste "CD&V plus". Chacun de ces deux "camps" a exactement 12 sièges sur 27, les 3 restants étant occupés par le Vlaams Belang, que tous les autres ont exclu. Ironie du sort, ce même Vlaams Belang sera sans doute, via le vote secret, déterminant pour désigner les échevins.  Vooruit avait le droit d'initiative jusque samedi minuit, mais n'a pu que confirmer l'échec, ne parvenant pas, dans les dernières heures, à joindre les chefs de file de la N-VA et des chrétiens-démocrates pour conclure un accord à quatre. La séance d'installation du nouveau conseil communal est prévue mardi.  

A Willebroek, il n'y a que trois listes à avoir décroché des sièges au conseil communal: la "N-VA Team Eddy" (13 sièges), "Iedereen 2830" (11) et le Vlaams Belang (5). La première, une association N-VA - Open Vld, exigeait de la seconde, qui unit Vooruit et CD&V, d'écarter un élu, Karim Hassoun, pour des propos controversés au sujet de la guerre à Gaza. "Iedereen 2830" n'a pas suivi cette demande.    

Quoi qu'il arrive, le bourgmestre Eddy Bevers (N-VA) devrait prolonger à la tête de la commune, au vu de son score personnel le 13 octobre. Mais il n'y aura pas d'échevins pour prêter serment, mardi soir, lors de la séance d'installation du conseil. Deux semaines plus tard, il est probable que l'on se retrouve avec des échevins tous étiquetés N-VA, mais sans majorité pour les soutenir. Durant le week-end, le chef de file de la liste "Iedereen 2830", Marc De Laet, a en effet affirmé à la presse flamande qu'il ne proposerait pas de candidats-échevins pour le vote secret.    

Lundi, la situation a en tout cas fait réagir la ministre flamande compétente Hilde Crevits (CD&V), qui a suggéré une évaluation du nouveau "kiesdecreet". Elle a estimé qu'il est "très bizarre" que certaines communes se retrouvent à désigner leurs échevins par vote secret. "Quand il faudra prendre des décisions difficiles, la question sera (pour les échevins élus au vote secret, NDLR): qui sont ceux, dans le conseil communal, qui me soutiennent? Je m'inquiète de la durabilité d'un tel pouvoir local, au fil des prochaines années".

À lire aussi

Sélectionné pour vous