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"On est très inquiets pour l’avenir": le métier d'accueillants d'enfants est en pleine pénurie

En Wallonie, les accueillantes d’enfants jouent un rôle fondamental dans l’éducation des tout-petits. Pourtant, le secteur souffre d’une pénurie de personnel, aggravée par les contraintes liées au métier et aux normes d’installation.

Martine, accueillante d’enfants depuis 20 ans, décrit un quotidien à la fois exigeant et gratifiant.

"Les enfants demandent énormément d'énergie, maintenant pour moi, c'est le plus beau métier du monde, je ne voudrais pas en changer pour rien au monde, c'est magique, les enfants", confie-t-elle.

Cependant, malgré sa passion, Martine a dû arrêter cette activité pendant un temps. Jusqu’en 2018, les accueillantes étaient payées en fonction du nombre d’enfants présents, une situation financièrement précaire. Depuis la réforme de leur statut, elles sont salariées.

Une évolution positive mais encore des freins

Avec un salaire net de départ autour de 2 050 euros et une prise en charge limitée à cinq enfants, les conditions se sont améliorées. Mais devenir accueillante reste un parcours semé d’embûches, notamment en raison des exigences liées à l’aménagement du domicile.

Catherine Mulkers, présidente de la coordination des services d’accueillantes d’enfants, souligne l’impact des normes: "Il faut notamment un rapport incendie favorable. Et ça, c'est un très gros frein parce qu'en général, ça engendre des frais pour la personne qui est candidate et elle engendre ces frais avant d'avoir signé son contrat de travail". 

Les services de coordination militent pour l’instauration d’un subside à l’installation, une aide financière qui pourrait encourager davantage de candidats à se lancer. Actuellement, en Fédération Wallonie-Bruxelles, il existe 8 120 places d’accueil à domicile pour les enfants de 0 à 3 ans, alors qu’il en faudrait au moins 1 000 de plus.

On a une pénurie de places d'accueil

"On a une pénurie aujourd'hui de places d'accueil, les familles sont désespérées, ne trouvent pas de places et on est, nous au niveau du secteur, très inquiets pour l'avenir", alerte Catherine Mulkers.

Un rôle crucial pour l’avenir

Les accueillantes d’enfants ne se contentent pas de surveiller les tout-petits: elles participent activement à leur développement. "C’est vraiment les fondations des adultes de demain", rappelle Catherine Mulkers.

Avec seulement cinq hommes pour environ 2 000 femmes dans la profession, le secteur appelle également à davantage de candidatures masculines, afin de diversifier les profils dans ce métier essentiel.

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