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La Belgique a exporté de l'électricité à ses voisins... malgré une baisse de production: comment l'expliquer?

La Belgique n'a jamais produit si peu d'électricité depuis 6 ans. La faute à une année 2024 particulièrement peu venteuse. Mais si notre pays a importé de l'électricité de chez nous voisins, la Belgique en a également vendu. 

En 2024, la Belgique a enregistré une baisse notable de sa production d’électricité, atteignant un niveau historiquement bas depuis six ans. Ce phénomène s’explique principalement par le manque de vent observé au cours de l’année, limitant significativement la production d'énergie éolienne, l'une des principales sources d’énergie renouvelable du pays. Cette conjoncture météorologique défavorable a poussé la Belgique à s’appuyer davantage sur les importations d’électricité, notamment en provenance de la France.

Selon Elia, l’entreprise en charge de la gestion du réseau électrique belge, la Belgique a produit 71 térawattheures (TWh) d’électricité en 2024, tout en échangeant 44 TWh avec ses voisins européens. Si la Belgique a vendu son électricité à l’Allemagne et au Royaume-Uni, notre pays a aussi acheté de l'électricité aux des Pays-Bas et surtout à la France.

imports et exports d'electricité en belgique
©RTL info

"Les prix de l’électricité étaient plus compétitifs en France qu’en Belgique, ce qui a incité les acteurs de marché à privilégier l'importation", a expliqué un porte-parole d’Elia. Ce choix repose sur une logique de marché : produire de l'électricité localement devient secondaire dès lors que des sources moins coûteuses sont accessibles ailleurs.

La dépendance accrue aux importations s’inscrit dans un cadre économique où la Belgique priorise les sources d’énergie les moins chères. En règle générale, le pays utilise d’abord ses centrales nucléaires et ses infrastructures pour les énergies renouvelables, telles que l’éolien et le photovoltaïque. Cependant, la faible production éolienne cette année a laissé un vide que les importations provenant de pays aux coûts énergétiques plus bas ont comblé. "Les importations ont même supplanté certaines centrales à gaz en Belgique, qui sont restées sous-utilisées à cause de leurs coûts élevés", poursuit Elia.

Répartition de la production belge d'électricité en 2024 :

production d'énergie belge
©RTL info

Le nucléaire, pilier de la production énergétique en 2024

Le nucléaire est resté en 2024 la principale source de production d’électricité en Belgique, suivi par l’éolien, le gaz et le photovoltaïque. Ce dernier a néanmoins battu un record historique de production cette année. Mais à l’horizon 2025, un bouleversement est attendu : parmi les cinq réacteurs nucléaires encore en activité, trois devront être arrêtés d’ici la fin de l’année prochaine. Cette évolution soulève des questionnements sur la future capacité de la Belgique à répondre à ses besoins énergétiques, surtout en l’absence d’une production accrue d’énergies renouvelables.

Investir dans les renouvelables pour réduire la dépendance

Pour assurer un approvisionnement énergétique stable, la Belgique devra investir massivement dans ses infrastructures renouvelables. L’éolien et le solaire présentent un potentiel important, mais leur développement devra s'accélérer pour réduire la dépendance aux importations. Si des mesures ambitieuses ne sont pas prises rapidement, les prix de l'électricité risquent de grimper davantage, impactant lourdement les factures des ménages et la compétitivité des entreprises belges. Trouver un équilibre entre production locale et importations restera un défi crucial pour la transition énergétique du pays.

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