Accueil Actu Belgique Politique

Élections 2024 - Sans ça, ils n'iront pas dans un gouvernement: voici la ligne rouge de chaque parti politique francophone (décryptage)

Les élections régionales, fédérales et européennes se rapprochent à grands pas. Il est bientôt temps d'aller voter pour désigner nos représentants à ces trois niveaux de pouvoir. Une dernière fois avant la date fatidique, les présidents des six principaux partis francophones vont débattre sur RTL tvi jeudi après le RTL info 19h. 

Un dernier débat entre les six présidents de partis francophones aura lieu demain (jeudi) soir sur RTL tvi dans la foulée du RTL info 19h. Trois jours avant le passage aux urnes, ils vont tenter une dernière fois de convaincre le plus grand nombre d'électeurs. 

Pour y voir plus clair avant ce débat, qui s'annonce électrique, voici un point fondamental à savoir : la ligne rouge de chaque parti. 

Entendez par "ligne rouge" la condition sine qua non que chaque parti se fixe pour monter dans un gouvernement. Si cette condition n'est pas acceptée par leurs potentiels alliés, alors le parti refusera de faire partie du gouvernement en formation. 

Nous avons posé la question à tous les partis, voici leurs réponses :

DéFI

Pour le parti Démocrate Fédéraliste Indépendant, la ligne rouge pour monter dans un gouvernement au niveau fédéral est l'instauration d'un "véritable parquet financier, qui aurait pour mission la détection des infractions par des moyens d’enquête inédits, le renforcement de l’efficacité des poursuites et l’accroissement du recouvrement des avoirs criminels qui en sont le produit".

Pour les niveaux régionaux, les conditions divergent pour la Région bruxelloise et la Région wallonne. 

Bruxelles : pour la région de la capitale, DéFI veut "poursuivre et accélérer la tendance" du nombre d'emplois, "en imposant une obligation de formation pour les chercheurs d'emploi de plus d'un an et en réformant le contrôle des chômeurs".

Wallonie : DéFI veut diminuer les 113 intercommunales et les réduire à une seule par secteur et par province. "Il y a trop d'intercommunales en Région wallonne", déclare la porte-parole. "On sait que ça va prendre du temps, mais il faut aller vers une meilleure gouvernance".

Ecolo

Les Écologistes, eux, veulent avoir une approche différente des autres partis. "Cela fait des années que nous ne déterminons plus de lignes fixes, mais que nous visons une direction", rapporte l'attaché presse du parti. 

"Nous irons dans des gouvernements qui accélèrent la transition écologique et solidaire. C'est-à-dire, des gouvernements qui intensifient les investissements pour lutter contre le dérèglement climatique et l'effondrement de la biodiversité, tout en donnant aux citoyens un vrai pouvoir de vivre dignement (celui de se chauffer, se loger, manger sainement, garder du plaisir...). Si cette direction n'est pas clairement prise, ce sera sans nous", affirment donc les Verts, sans fixer d'objectifs précis. 

Les Engagés

Les Turquoises ne tracent pas une ligne rouge pour le fédéral, mais trois. "La première priorité sur laquelle Les Engagés seront intransigeants, ce sont les soins de santé. Nous voulons renforcer la prévention, revaloriser le personnel soignant et accroître l’accessibilité des soins. Un deuxième point essentiel sera la mise en œuvre d’une véritable réforme fiscale afin notamment de revaloriser les travailleurs et de diminuer les charges sur le travail pour les employeurs. La troisième priorité concernera un refinancement massif de la Police et de la Justice afin d’accroître notre sécurité et de lutter contre les trafics de drogues en renforçant urgemment les effectifs des policiers et magistrats".

Pour voir Les Engagés dans un gouvernement régional, il faudra que l'accord des gouvernements (ils ne font pas de distinctions entre la Région bruxelloise et wallonne) reprenne notamment une amélioration de la prévention-santé, un soutien à l'agriculture et des investissements dans le réseau routier. 

MR

Le Mouvement Réformateur ne se fixe pas une ligne rouge pour monter dans un gouvernement fédéral, mais deux : la prolongation du nucléaire avec la construction de nouveaux réacteurs d'une part, et une baisse d'impôts pour "celles et ceux qui travaillent, épargnent et investissent".

Pour ce qui est de la Région Bruxelloise, les Bleus disent "stop au plan Good Move". "Il faut revoir la place de tous les usagers de la route et ne pas les monter les uns contre les autres".

Ensuite, pour avoir le MR dans le gouvernement de la Région wallonne, il faudra se fixer l'objectif de 80% de taux d'emploi, contre 65% actuellement. "Cela rapporterait 24 milliards de recettes directes et 40 milliards de recettes indirectes."

PS

"Il n’y aura pas de PS au gouvernement sans une augmentation des bas et moyens salaires", tonnent les Socialistes. "Ce point n'est pas discutable pour nous". Concrètement, le parti dirigé par Paul Magnette n'ira pas dans un gouvernement fédéral sans qu'une augmentation de 300 euros nets par mois pour les profils cités ne soit acceptée. 

Pour la Wallonie, le PS dit ne pas avoir de lignes rouges, mais des priorités comme "favoriser la création d’emplois durables, de qualité, justement rémunérés en ciblant les aides aux entreprises sur l’augmentation du nombre de travailleurs". 

PTB

Le Parti des Travailleurs Belges ne montera au gouvernement fédéral que si le retour de la pension à 65 ans fait partie du programme. 

Pour le gouvernement régional bruxellois, on ne verra le PTB en faire partie qu'à la condition de l'instauration d'"une grille contraignante des loyers pour les faire baisser en moyenne d'au moins 20%."

En Wallonie, le PTB ne fera partie d'un gouvernement qu'avec "un droit à l'isolation de sa maison, de son école ou son association financé par un système public de tiers payants".

 

À lire aussi

Sélectionné pour vous