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Amnesty International dénonce quelques lacunes en termes de droits humains en Belgique, notamment en ce qui concerne l'accueil des personnes demandeuses d'asile et la situation "désastreuse" des prisons. L'ONG développe cette analyse et celle sur 154 autres pays, dans son rapport annuel sur "la situation des droits humains dans le monde", publié mercredi.
Amnesty International rappelle les milliers de condamnations visant la Belgique dans le cadre de la crise de l'accueil. "Le gouvernement continue de refuser de déployer les solutions qui permettraient de remédier à cette situation dramatique", estime la directrice de la section belge francophone de l'organisation, Carine Thibaut.
La surpopulation carcérale et l'état de délabrement des prisons sont également dénoncés. Ces problèmes "sont principalement imputables à nos autorités et le résultat de choix politiques", pointe Carine Thibaut. "C'est d'autant plus révoltant que ces choix sont faits sur le dos de personnes qui ne représentent pas d'intérêt d'un point de vue électoral, mais qui ont exactement les mêmes droits que n'importe quel être humain".
L'organisation pointe encore la décision de la Région wallonne d'accorder des autorisations de transferts d'armes à destination de pays où les droits humains pourraient être bafoués, comme le Brésil, le Nigeria ou l'Indonésie.
Elle s'inquiète par ailleurs de l'échange de prisonniers mené en mai dernier avec l'Iran pour libérer le travailleur humanitaire Olivier Vandecasteele. "Cette décision a contribué à un climat d'impunité pour les auteurs d'attaques ciblant des dissident·e·s iraniens en dehors du pays et affaibli les droits des victimes à la justice", est-il écrit.
Le rapport salue toutefois certaines avancées comme l'ouverture de deux nouveaux centres de soins pour les victimes de violences sexuelles, la mise en place d'un "cadre de référence relatif au profilage professionnel" ou encore le retrait d'un projet de loi autour de l'interdiction de manifester.