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La rupture "inattendue" samedi à Ranst du cordon sanitaire, qui tenait le parti d'extrême-droite Vlaams Belang hors de toute majorité, est "le résultat d'une politique banale, mais aux conséquences qui ne le sont pas", a analysé le politologue Dave Sinardet.
"Avant tout, la situation à Ranst est très différente de celle de Ninove", où la liste d'extrême-droite Forza Ninove est arrivée en tête des élections communale du 13 octobre, observe le professeur en sciences politiques de la Vrije Universiteit Brussel (VUB). "Là, le cordon sanitaire n'a pas été rompu car le Vlaams Belang dispose à lui seul d'une majorité." À Ranst, la liste d'extrême-droite a recueilli bien moins de suffrages mais monte quand même dans la majorité. "C'est cette situation qui est nouvelle et surprenante."
Selon Dave Sinardet, peu d'analystes imaginaient qu'un tel scénario se dessinerait dans la localité anversoise. "Le Vlaams Belang a obtenu 14,6% des voix, soit trois sièges. On pensait que cela pourrait se produire ailleurs, quelque part où le Vlaams Belang obtiendrait par exemple environ 40% des votes."
PIT, la liste locale qui obtiendra le poste de bourgmestre, est composé d'anciens membres de partis libéral et chrétien-démocrate, sans lien direct avec les formations nationales. D'après le politologue de la VUB, certains membres de PIT seraient en conflit avec la N-VA locale. Une personnalité de la liste aurait notamment porté plainte contre l'ancien bourgmestre N-VA.
Cette alliance ne résulte donc pas d'affinités idéologiques, estime Dave Sinardet. "Il s'agit en fait d'une histoire de politique locale très banale, mais aux conséquences qui ne le sont pas."
La liste locale PIT de l'ancien bourgmestre libéral Lode Hofmans a trouvé un accord avec le Vlaams Belang et Vrij Ranst. Cet accord sera présenté lors d'une conférence de presse à 19h00.