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Les élections européennes approchent à grands pas. Le 9 juin, les Belges voteront pour élire leurs représentants et deux candidats étaient présents ce matin, sur le plateau de l'émission Rendez-vous. Sophie Wilmès, du Mouvement Réformateur, faisait face à Elio Di Rupo, candidat socialiste. L'occasion de découvrir les points de rapprochement, mais aussi de découvrir certaines des oppositions entre les deux partis.
Ce fut notamment le cas sur un sujet précis : la création d'un éventuel impôt sur la fortune à l'échelle européenne. Les Socialistes européens ont même lancé une pétition pour la création d'une taxe allant dans ce sens. Ce qui ne plaît pas vraiment à Sophie Wilmès, qui n'apprécie pas l'opposition entre les habitants européens en fonction de leur patrimoine, notamment.
"On ne parle plus de taxer la richesse ou le patrimoine, on parle de taxer les riches. Les riches. J'ai un problème, parce que l'on rentre dans une dynamique où l'on pointe du doigt une partie de population, où l'on monte la population les uns comme les autres, comme si les riches étaient responsables de la majorité des difficultés que nous rencontrons. La plupart des pays qui ont imposé cette fameuse taxe l'ont abandonné au fil des années, parce qu'elle n'était pas efficace, pas faisable. Il y a un problème de faisabilité qui est énorme", lance-t-elle, estimant notamment que l'argument de la réduction de la concurrence entre les états membres ne tient pas. "Chacun va pouvoir définir ce qu'est un riche, un moyen riche, à quelle mesure, on va les taxer. Qu'est-ce qui compte, qu'est-ce qui ne compte pas ? Vos tableaux, vos bijoux, votre maison, votre première résidence ? Votre deuxième résidence ? Tout cela n'est pas faisable".
Réponse immédiate d'Elio Di Rupo. Selon lui, ce principe de taxe sur le patrimoine se justifie par l'envie d'atteindre une forme d'équité. "Il s'agit d'être équitable et de faire en sorte que tout le monde puisse contribuer au bien de la société", lance-t-il d'emblée sur notre plateau. "Au bien général : la sécurité sociale, la santé, les pensions ou autre. Ce que l'on demande, c'est de faire contribuer davantage les gros patrimoines, à partir de 1,25 million d'euros d'avoir, à l'exception de la maison d'habitation et de son activité économique si l'on est indépendant", justifie Elio Di Rupo, estimant que l'on aura besoin d'argent, en Europe, pour financer la défense, la réindustralisation et la transition climatique. "La question est simple: qui va payer ? Je ne veux pas que ce soient les plus humbles, les pensionnés, les malades, les personnes qui veulent seul qui paient toutes ces transitions. Il s'agit d'équité".
Sophie Wilmès rétorque avec une autre proposition : viser les GAFA, comme Facebook ou Google par exemple, au lieu de cibler ceux qui ont du patrimoine, prônant d'éviter de créer de nouvelles taxes et de toucher aux dépenses de l'état et de travailler sur l'efficience de l'état.