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Pour la N-VA, le confédéralisme est "le but premier et le plus essentiel" de son programme politique. En quoi cela consiste ? Qu'en pensent les Belges ?
La phrase figure en préambule du programme électoral de la N-VA pour ces élections 2024 : "Le confédéralisme est aujourd’hui le but premier et le plus essentiel de notre action politique". Dans son duel avec Paul Magnette, mardi soir sur RTL, Bart De Wever a prononcé le mot "confédéralisme" six fois. La N-VA y tient donc beaucoup à son confédéralisme. Mais ça veut dire quoi, au fait ?
Le mieux pour le savoir est de lire le programme complet de la N-VA. Il y a plus chouette à faire dans une journée, mais je m’y suis mis pour vous.
Chacun pour soi
Résumons : les nationalistes flamands constatent que Nord et Sud ont un avis différent sur la sécurité sociale, l’immigration, les impôts, les coûts salariaux, etc... Autrement dit sur tout, ou presque. Selon eux, ça bloque le pays. Pour le débloquer, leur solution est de faire chacun pour soi.
La Flandre et la Wallonie reçoivent donc toutes les compétences. L’état fédéral ne garde que la défense, les affaires étrangères, la gestion de l’immense dette belge et une petite partie de la police, celle qui s’occupe des crimes interrégionaux. Le reste - de la justice à la santé - va aux régions. Enfin, pas à toutes les régions : à la Flandre et la Wallonie. Qui cogère Bruxelles, ça risque de ne pas transporter de joie les habitants de la capitale.
Et les germanophones dans tout ça ? Le programme N-VA dit ceci : "Ils doivent s’arranger avec la Wallonie. Mais faute de consensus, les Belges de langue allemande peuvent s’approprier les compétences qu’ils estiment nécessaires". Un peu comme si la N-VA permettait au habitant d’Osbelgien de faire sécession.
46,7% sont pour
Alors qu'en pensent les Flamands de ce confédéralisme ? D’après un sondage en avril du journal Het Laatste Nieuws, 46,7% d’entre eux en sont partisans. Seuls 40,1% sont contre. Le reste ne sait pas.
46,7% de Flamands confédéraux, ça fait beaucoup et ça explique aussi pourquoi Bart De Wever met tant l’idée en avant, il sait qu’elle est populaire. Problème : il faudra trouver une majorité des deux-tiers au parlement fédéral pour rendre la Belgique confédérale. En effet, une révision de la constitution s’impose, ça demande une majorité spéciale.
Les deux-tiers, ça signifie au moins 100 députés. Quand on sait qu’une quarantaine de sièges sur 150 iront vers l’extrême-droite et l’extrême-gauche et qu’il y a peu de chance que les écologistes trouvent tout à coup que leur nom rime avec confédéralistes, les deux-tiers semblent une utopie.
Évidemment, tant qu’on n’a pas voté le 9 juin, tout n’est que supputation. Comme on dit en belge : "Qui vivra verra". Et vivre, cela reste notre véritable intention première à tous. Plus encore que le confédéralisme, même pour les membres les plus ardents de la Nieuw-Vlaamse Alliantie.