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Alors que le réchauffement de la Méditerranée inquiète le monde scientifique, l'océanographe Marie-Laure Grégoire était présente en duplex pour expliquer les conséquences de ce phénomène.
C'est une donnée alarmante : de 1995 à aujourd'hui, la température de la Méditerranée a augmenté de deux degrés, explique un observatoire. Concrètement, quelles sont les conséquences de cette hausse qui inquiète les scientifiques ? Pour y répondre, l'océanographe Marie-Laure Grégoire était en duplex dans RTL info 19h. Elle explique tout d'abord les conséquences sur la faune et la flore.
"On sait que la Méditerranée est un point critique du réchauffement climatique. Elle se réchauffe environ deux fois plus vite que l'océan mondial. Concernant les conséquences sur la faune et la flore, il y a celles qui sont liées à l'invasion par des espèces mieux adaptées à des températures plus élevées. C'est un phénomène plus lent, mais qui peut déstabiliser l'écosystème. Et puis, à côté de cela, nous avons les canicules marines, qui sont semblables à ce qu'on observe dans l'atmosphère, c'est-à-dire des réchauffements intenses de plusieurs degrés au-dessus de la moyenne. Là, les conséquences sur les espèces vivantes sont beaucoup plus graves, car ces espèces n'ont pas le temps de s'adapter et les différences sont beaucoup plus importantes (...)", explique-t-elle.
Face à ces brusques changements, les habitants autour du bassin méditerranéen doivent-ils s'attendre à des orages plus violents, voire à des phénomènes météo encore plus graves ? Selon la scientifique, la réponse est oui.
"Le passé a déjà montré que ces canicules marines avaient pour conséquence la génération de cyclones, comme on observe dans les régions tropicales, puisque nous avons des eaux très chaudes en contact avec l'atmosphère. Ces eaux très chaudes créent des courants ascendants qui peuvent donc générer des cyclones avec des précipitations très abondantes. Et c'est cela qui est dangereux : les précipitations très abondantes qui ont lieu essentiellement en automne".
Cependant, elle précise que la France a déjà rencontré ce genre de phénomène, mais que malheureusement, ceux-ci pourraient devenir de plus en plus violents. "On a déjà assisté à ce genre de phénomène en France. Pour l'avenir, les modèles actuels montrent que ce type d'événement va s'étendre spatialement et va aussi s'amplifier au niveau de l'intensité. Donc oui, malheureusement, la plupart des modèles tendent à montrer une augmentation de ce type de cyclone méditerranéen", conclut-elle.