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C’est un lieu tenu secret qui se trouve à quelques dizaines de mètres sous le palais de justice de Bruxelles. L’entrepôt des pièces à conviction stocke quelques 570.000 éléments de toute sorte : des objets insolites, mais aussi des stupéfiants et des armes. C’est là que sont rassemblées toutes les potentielles preuves liées à des affaires criminelles. Exceptionnellement, une équipe RTL info a pu pénétrer dans ce lieu hors du commun.
Pour y accéder, il faut descendre des dizaines de marches et passer plusieurs portes sécurisées. C’est le lieu le moins visité du palais de justice. A l’abri des regards, un entrepôt gigantesque de 12.000 mètres carrés.
"Ici, sont stockée une partie des pièces à conviction utiles pour tout ce qui est procédure judiciaire", indique Anne Leloux, greffière en charge des pièces à conviction.
Dans l’entrepôt, sont conservées des pièces à convictions liées de loin ou de près à des affaires criminelles : vol, extorsion, ou encore meurtres.
Certaines pièces sortent de "l’ordinaire". "La main du curé est la pièce la plus insolite du greffe. Elle est conservée depuis près de 20 ans. Pourquoi est-ce une pièce à conviction ? Parce que le curée avant de décéder a noté un numéro de téléphone", explique la greffière.
1.500 armes sont détruites chaque année
L’année dernière, 4.500 pièces ont quitté le palais de justice : des armes à feu, mais aussi de la cocaïne et du cannabis. Ces pièces à convictions ont été détruites ou vendues parce qu’elles n’ont plus d’utilité judiciaire.
"18 m3 de stupéfiants ont été détruits en 2022. Il y a aussi des armes. Nous avons plus ou moins 8.000 armes au sein du palais. 1.500 sont détruites par année, suite à une décision prise par le magistrat", ajoute encore la greffière.
Aujourd’hui, l’entrepôt du palais de justice est saturé et vétuste. Les pièces à conviction sont désormais stockées dans un autre lieu, gardé secret. 300 nouvelles pièces sont enregistrées ici chaque jour, et le chiffre ne fait qu’augmenter ces dernières années.
"L’idée effectivement est d’accélérer la gestion de ces pièces, notamment au niveau des stupéfiants où on détruit immédiatement la grande majorité des stupéfiants saisis, sauf un échantillon pour vérifier la qualité du stupéfiant en question. Pour le reste, il faut accélérer les choses, tout en gardant à l’esprit que cela doit servir dans le cadre de procès et qu’il ne faut dès lors pas être trop rapide, sous peine d’avoir des problèmes de procédure", souligne Denis Goeman, magistrat presse du Tribunal de première instance de Bruxelles.
570.000 pièces à conviction sont encore conservées dans ces entrepôts : des éléments de preuves destinés à résoudre certaines affaires criminelles.