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Un juge d'instruction anversois est contraint à vivre depuis des mois dans une planque ou "safehouse", sous protection policière, après de graves menaces émises à son encontre par des narcotrafiquants, rapporte De Standaard jeudi.
Philippe Van Linthout et Jean-Louis Doyen, les présidents de l'Association des juges d'instruction, tirent la sonnette d'alarme dans une carte blanche sur les conditions peu sûres dans lesquelles les juges d'instruction et magistrats doivent, selon eux, travailler. "Des collègues juges d'instruction sont placés sous sécurité spéciale. Un autre collègue a dû se cacher et vit depuis des mois dans une planque sous haute surveillance policière", écrivent-ils.
Le parquet d'Anvers a confirmé au quotidien flamand qu'un juge d'instruction a été placé dans une maison sécurisée, sans préciser la raison de cette démarche. Il confirme toutefois qu'une enquête judiciaire est en cours.
L'insécurité croissante résulterait des enquêtes menées au sujet de la criminalité organisée. Après le coup de filet suivant l'investigation Sky ECC, au cours de laquelle la police a réussi à intercepter et à déchiffrer des millions de messages confidentiels et cryptés entre malfrats, des milliers de suspects ont été interceptés depuis 2021. Certains, qui ont été condamnés ou sont en détention provisoire, sont considérés comme des barons internationaux de la drogue.
"Dans des GSM saisis appartenant à des criminels, nous avons retrouvé les noms et numéros de plaques d'immatriculation de juges d'instruction", pointe encore M. Van Linthout. Certains suspects font mention de détails personnels de la vie de magistrats pour démontrer qu'ils savent qui ils sont, affirme-t-il aussi.