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Abdesalem Lassoued, le terroriste qui a tué deux supporters suédois à Bruxelles le 16 octobre 2023, était sous le coup d'un dossier d'extradition qui n'avait pas été suivi correctement. Un rapport sur les dysfonctionnements judiciaires du parquet de Bruxelles a été remis.
C'était il y a huit mois, au cœur de Bruxelles. Abdesalem Lassoued, ressortissant tunisien, tire sur trois supporters de football. Deux d'entre eux ne survivront pas. "Je suis un djihadiste de l'État islamique", disait-il dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux.
Très vite après l'attentat, les autorités belges découvrent que Lassoued se trouve chez nous sans titre de séjour. Malgré plusieurs signaux d'alarme, comme un passage en prison en Suède, une expulsion du pays et une demande d'extradition de la Tunisie, son dossier reste dans l'oubli.
Le Conseil supérieur de la justice a mené l'enquête. Aujourd'hui, il énumère une série de dysfonctionnements. "Il n'y a pas eu de mise à l'échéancier informatique. Le dossier n'a pas été ressorti non plus manuellement des armoires. Et par ailleurs, il y a normalement au sein du parquet un contrôle semestriel pour examiner les affaires en stock et voir celles qui n'ont pas été traitées, qui n'ont pas été mis en oeuvre en raison d'une surcharge de travail", explique Vanessa De Francquen, la présidente du Conseil Supérieur de la Justice.
En résumé, le dossier de Lassoued est resté dans l'armoire pendant plus d'un an, sans jamais parvenir dans les mains d'un magistrat. La raison: un manque de moyens et de personnel important au parquet de Bruxelles. "Il y a un manque d'effectifs en termes de magistrats. Il y a également un manque d'effectifs, on le sait, en termes de personnel judiciaire (...). Et il a été combiné avec une recrudescence des dossiers d'extradition entre 2019 et 2023 qui a augmenté de 35%", ajoute la présidente.
Pour éviter que d'autres erreurs dramatiques ne se reproduisent, le Conseil supérieur de la justice appelle les autorités à réagir rapidement pour mettre en place une meilleure formalisation des processus de travail et davantage de surveillance dans les dossiers judiciaires.