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En 2024, l'importation d'électricité en provenance des pays voisins a atteint un sommet, tandis que la production issue de l'énergie nucléaire et des énergies renouvelables a reculé, rapporte L'Echo jeudi.
Pour la première fois depuis 2016, les énergies renouvelables n'ont pas réussi à battre le record de production de l'année précédente. De plus, les centrales électriques au gaz ont tourné de manière exceptionnellement réduite, entraînant une chute de la production totale de l'électricité belge à son niveau le plus bas en six ans, selon les données de la fédération européenne des réseaux électriques, EntsoE.
En 2024, l'énergie nucléaire représentait encore 42% de la production d'électricité nationale, mais cette part diminue d'année en année. L'année 2024 a également été marquée par des précipitations abondantes, mais peu de vent et de soleil. La production des éoliennes terrestres et offshore a ainsi chuté de 11% par rapport à l'année précédente, alors qu'une augmentation significative de leur capacité n'est pas attendue à court terme.
L'énergie solaire a, quant à elle, atteint un record, représentant 12% de la production totale d'électricité belge. Cependant, malgré une croissance de 15% par rapport à 2023, cela n'a pas suffi à compenser la baisse de la production éolienne. De plus, 2024 a été l'année avec le moins d'ensoleillement depuis 25 ans. Les propriétaires de panneaux solaires ont vu leur production chuter de plus de 10% en raison d'une importante couverture nuageuse.
Le changement le plus notable concerne les centrales au gaz, dont la production a chuté à son niveau le plus bas en au moins dix ans. Alors qu'elles couvraient habituellement environ un quart de la consommation d'électricité belge, leur part est tombée à seulement 14% en 2024.
"C'est une pure logique de marché: il était souvent moins cher d'importer de l'électricité de l'étranger que de faire tourner nos centrales au gaz", explique Joannes Laveyne, chercheur en énergie à l'Université de Gand (UGent).