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Le procès de l'ancien chef de corps de la police de Mons débute ce lundi. Jean-Hubert Nicolay est soupçonné d'avoir conduit en état d'alcoolémie et d'avoir falsifié son éthylotest. Son avocat, Marc Uyttendaele, affirme que son client nie les faits qui lui sont reprochés.
"Mon client nie les faits de manière absolue", a commenté Me Uyttendaele, avocat de Jean-Hubert Nicolay. La défense du chef de corps, accusé d'avoir falsifié les résultats de son éthylotest, est claire: Jean-Hubert Nicolay n'a rien à se reprocher. Ou si peu. "Il a bu un Gin Tonic [avant de prendre le volant], point barre", a répondu Marc Uyttendaele, qui promet de faire la lumière, lors de sa plaidoirie, sur les 3,06 grammes d'alcool retrouvés dans la prise de sang du chef de corps. L'avocat du prévenu a indiqué que le sang testé n'était pas celui de son client. Les policiers chargés du contrôle n'auraient pas effectué l'éthylotest. "Vous n'allez tout de même pas faire souffler le chef", leur aurait-on dit.
L'avocat estime par ailleurs qu'il s'agit d'un dossier "particulier" étant donné que le parquet l'a initialement placé à l'information. "Donc, il n'y a pas eu d'instruction, pas de possibilité de demander des devoirs complémentaires", a regretté l'avocat qui juge l'argumentation du ministère public lacunaire. "Elle n'est que trous et contradictions", a-t-il critiqué.
Le chef de corps a-t-il falsifié les résultats de son éthylotest?
Les faits reprochés au chef de corps de la police de Mons-Quévy remontent à mars 2022. Jean-Hubert Nicolay rentre chez lui vers 2h30 du matin lorsque son véhicule quitte la route et fait plusieurs tonneaux.
Le chef de corps de police n'est alors pas en service mais il est au volant de sa voiture de fonction. Le policier, seul en cause, n'est que légèrement blessé à la tête. Les policiers de sa propre zone de police lui font faire un éthylotest qui s'avère négatif.
À l’époque, il affirme qu’il n’avait pas bu, mais, plusieurs heures plus tard, une prise de sang effectuée à l’hôpital où il était soigné montre le contraire.
L'analyse sanguine affiche à l'époque un taux de 3,06 grammes d’alcool par litre de sang. C'est six fois plus que la limite autorisée au volant, qui est fixée à 0,5 gramme par litre de sang. L’éthylotest, pourtant, annonce un résultat soi-disant négatif. Un test que le Comité suspecte d'être faux.
L'accusé démis de ses fonctions
Le 11 novembre dernier, le collège de la zone de police a pris la décision de suspendre Jean-Hubert Nicolay de son poste de chef de corps de la police de Mons-Quévy. Il est démis de ses fonctions pour une durée de quatre mois.
Côté pénal, l'ancien policier devra répondre de plusieurs chefs d’accusation tels que de la fraude informatique pour la manipulation des données ainsi que l’imprégnation alcoolique et de conduite en état d’ivresse.