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Pourquoi faut-il se soucier de la dette publique? La réponse de Pierre Wunsch, gouverneur de la BNB

La Banque Nationale de Belgique (BNB) a récemment publié ses prévisions économiques, mettant en lumière une situation préoccupante : le déficit public belge pourrait atteindre 6 % du PIB dans les années à venir. Le gouverneur de la BNB, Pierre Wunsch, a averti que "nous ne sommes pas loin d'aller droit dans le mur". Mais pourquoi en sommes-nous là ?

La Banque Nationale de Belgique (BNB) a récemment publié des prévisions économiques qui ont retenu l'attention nationale. Selon ces prévisions, il n'y aurait pas de hausse des salaires en Belgique dans un avenir proche, une annonce qui a suscité des débats. La rapide progression des salaires due à l'indexation automatique a déjà dépassé celle de nombreux pays voisins, ce qui, selon Pierre Wunsch, gouverneur de la BNB, laisse peu de marge pour de nouvelles augmentations. Ce contexte crée une situation complexe où la compétitivité de la Belgique est mise à l'épreuve.

La Belgique a été mieux protégée 

"La Belgique a été mieux protégée grâce à l'indexation des salaires," déclare Pierre Wunsch avec une certaine fierté. Toutefois, il reconnaît que cet avantage a un revers, ayant creusé l'écart avec les autres pays européens. "Dans nos dernières projections, rattraper cet écart prendra plus de temps que prévu," ajoute-t-il. Ce décalage pourrait freiner durablement les hausses salariales futures. Pour les travailleurs belges, ce constat soulève des questions sur le pouvoir d'achat et la compétitivité internationale du pays. Des ajustements réglementaires pourraient s'avérer indispensables pour éviter des déséquilibres économiques.

Le déficit public belge

Un autre sujet préoccupant est le déficit public belge, qui pourrait atteindre 6 % du PIB d'ici 2027, alimentant les inquiétudes quant à l'endettement croissant du pays. "Avec un déficit qui s'oriente vers 6 %, nous ne sommes pas loin d'aller droit dans le mur," alerte Wunsch. Il souligne la pression exercée sur les marchés financiers, qui pourraient réclamer des taux d'intérêt plus élevés pour continuer à soutenir la Belgique. Cette situation illustrerait un cercle vicieux pouvant nuire à long terme à l'économie belge. Selon Pierre Wunsch, il est crucial d'agir rapidement pour éviter d'atteindre ce seuil critique.

Face à ces défis, la BNB insiste sur la nécessité de maîtriser les dépenses publiques. L'idée est de ralentir leur croissance afin qu'elle se maintienne en dessous de celle du PIB. "Les dépenses absolues pourraient ne pas diminuer, mais leur part dans la richesse nationale devra être réduite," explique Wunsch. Il souligne qu'il est crucial de recréer de nouvelles marges financières pour relever les défis économiques futurs. Toutefois, cette tâche requiert une stratégie équilibrée, capable de maintenir la stabilité financière tout en répondant aux besoins sociaux croissants.

Vers plus de taxes ? 

Enfin, Pierre Wunsch met en lumière le dilemme politique autour de la fiscalité. "Déterminer l’augmentation des recettes est un choix politique délicat", concède-t-il. Il renvoie la balle aux décideurs, rappelant que la Belgique a précédemment fait des ajustements tant sur les recettes que sur les dépenses pour équilibrer le budget. "C'est un choix politique, ce n'est pas à moi d'en décider," conclut-il. Cette déclaration souligne la complexité des décisions futures auxquelles le gouvernement devra faire face pour naviguer dans l'économie mondiale actuelle. La responsabilité de conduire le pays vers une stabilité économique durable repose donc entre les mains de ceux qui orienteront la politique économique.

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