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La Banque Nationale de Belgique (BNB) présente aujourd'hui ses prévisions économiques. A quoi les belges doivent-ils s'attende sur le plan économique ? Comment, notamment nos revenus vont-ils évoluer en 2025 ?
Selon les prévisions des économistes, l'économie belge va continuer à croître à un rythme modéré. On arrive à une croissance de 1% pour 2024. Elle atteindra 1,2% à 1,4% au cours des trois prochaines années.
En ce qui concerne nos revenus - le pouvoir d'achat des Belges - la consommation privée a été plutôt élevée pour 2024. Mais la Banque nationale de Belgique (BNB) n'entrevoit pas une augmentation des salaires, en plus de l'indexation, au cours des trois prochaines années.
"On a un petit retard dans l'indexation des salaires et on a encore eu une croissance de l'emploi ces dernières années. Donc on a une évolution favorable du pouvoir d'achat des ménages. On s'attend aussi à ce que les ménages réduisent légèrement leur taux d'épargne. Et donc ça, ça devrait doper la consommation des ménages. Alors pas dans des proportions exceptionnelles, mais suffisamment pour finalement arriver à une croissance de l'économie dans son ensemble honorable", explique Pierre Wunsch, gouverneur de la Banque Nationale de Belgique.
Un comparatif avec l'Allemagne, les Pays-Bas et la France montre que les salaires en Belgique augmentent toujours plus vite que dans nos pays voisins. Cette hausse est même 1% supérieure aux précédentes projections de la BNB. Cet écart salarial plus important s'explique principalement par le système belge d'indexation automatique.
Cette indexation est notamment due à l'inflation en hausse. Celle-ci a grimpé à 4,3% en 2024, principalement en raison d'une inflation alimentaire plus élevée (à cause principalement du tabac) et d'une hausse des prix de l'énergie.
La Banque nationale pointe également le coût plus élevé des titres-services, surtout en Flandre. "Un cinquième du coût salarial plus élevé que prévu est la conséquence de ces titres-services plus chers. Même s'ils ne coûtent individuellement qu'un euro de plus, cela représente une hausse de plus de 10%", a expliqué Geert Langenus, économiste en chef à la Banque nationale.
Ainsi, avec l'indexation et la hausse des coûts salariaux, l'écart salarial avec les pays voisins se creuse un peu plus et met plus de temps à se résorber. Il ne devrait toujours pas l'être d'ici à 2027, estime la BNB.
Or, il est prévu dans la loi que cet écart salarial doit être éliminé. "Cela signifie qu'il ne devrait pas y avoir de marge pour des augmentations de salaire conventionnelles", au-delà de l'indexation, durant ces trois prochaines années, déclare le gouverneur de la BNB.
Ce dernier précise toutefois que ce n'est pas la BNB qui définit ce que seront les salaires à l'avenir. Ceux-ci sont négociés entre syndicats et employeurs, sur base des chiffres du Conseil Central de l'Économie.