Accueil Actu Belgique Economie

Dans cette commune huppée, l’argent des comptes en banque représente 40% de la pollution de la ville: comment est-ce possible?

Dans leur dernier rapport, les experts du climat des Nations-Unies appellent à une profonde mutation de l’économie mondiale. Aujourd’hui, les énergies fossiles continuent de capter des milliards d’euros d’investissements dans le monde. On l’ignore souvent mais l’argent sur nos comptes en banques a un impact environnemental important.

On connaît Uccle pour le bon-vivre qui y règne, pour ses commerces, son patrimoine mais un peu moins pour son bilan carbone plombé par les comptes en banques de ses habitants. Ici l’argent investi ou placé sur un livret d’épargne représente 40 % du total des émissions de gaz à effet de serre de la commune. Une réalité que beaucoup ignorent. 

L'argent a, en effet, tendance à émettre beaucoup de CO2: 1.500€ sur un compte en banque émet l’équivalent d'une tonne de gaz à effet de serre chaque année. Cela tient à l’organisation de la finance : lorsque vous confiez votre argent à une banque, elle l’utilise pour octroyer des crédits à des entreprises qui, pour la plupart, émettent du CO2. Frédéric Chomé, spécialiste du calcul de bilan carbone, explique: "Quand on le confie à un intermédiaire financier, une banque ou un fonds de placement, celui-ci peut faire à peu près ce qu'il veut avec l'argent qu'on lui confie", affirme-t-il. "Il y a très peu de leviers individuels pour vérifier comment investir dans du durable et les labels durables existants sont, pour la plupart, du Green-washing (procédé marketing qui consiste pour une entreprise à avancer des arguments d'écoresponsabilité sans en respecter les principes, ndlr) ou presque."  

Où va l'argent que nous confions aux banques?

Sébastien Fosseur, Sébastien Péreau et Grégory Berthet ont peut-être trouvé une solution. Ils sont directeur, coopérateur et responsable commercial d’une coopérative de finance éthique et durable. Il y a quelques années, Sébastien Pereau a demandé à sa banque ce qu’elle faisait de son argent. Face au manque de réponse, il a décidé de rapatrier une partie de ses économies ici, avec un objectif. "Il faut que je sache que mon argent n'est pas investi dans des entreprises qui vont polluer la planète, qui vont détruire l'avenir de mes enfants…", indique-t-il.

Edition numérique des abonnés

Avec l’argent de Sébastien, la coopérative investit dans des initiatives solidaires et durables à Bruxelles ou en Wallonie, comme l’association de Thierry de Stexhe, par exemple. Ce dernier dirige un restaurant et une ferme biologique, soit des lieux de gastronomie mais aussi de formation. "Notre mission c'est de former des adultes demandeurs d'emploi au métier qu'ils vont choisir. On les accompagne en cuisine pendant une dizaine de mois, en maraîchage pendant 14 mois…", détaille Thierry de Stexhe.

Cet associatif vient d’obtenir un nouveau crédit auprès de la coopérative. C'est sur son toit qu'il compte l'utiliser. "On va mettre une centaine de panneaux photovoltaïques", montre-t-il. Ce prêt va donc permettre à l’association de diminuer son impact environnemental. "Si on fait des économies d'énergie, d'abord, on pollue moins mais on fait aussi des économies de coût. Cela permet à notre association, qui ne roule pas sur l'or de dépenser moins d'argent et d'assurer son futur."

Aujourd’hui, 3800 coopérateurs financent environ 4.000 comme celui de Thierry. Des investissements qui demandent un compromis: le rendement, moins élevé que dans une banque classique. "Les coopérateurs, comme Sébastien qui investit chez nous, savent qu'ils viennent avec un investissant avec un rendement qui va être modéré", note Sébastien Fosseur, le directeur de la coopérative. "Par contre, il va y avoir un impact social et environnemental qui est vraiment important."

Selon une étude d’ING, 63% des investisseurs accepteraient de confier leur argent à des fonds durables à condition que les rendements soient au moins aussi élevés que dans des placements traditionnels. 
 

À lire aussi

Sélectionné pour vous

Commentaires

5 commentaires

Connectez-vous à votre compte RTL pour interagir.

S'identifier S'inscrire
  • conclusion : achetez un coffre-fort et gardez cet argent chez vous. Les banques n'en profiteront plus et vous pourrez dépenser ou accumuler ce que vous voulez sans que ça se sache .

    roger rabbit
     Répondre
  • Tout est bon pour voler les gens ! Les crapules tous camps et fonctions confudus ont une imagination sans limite en ce qui concerne l'art de piller le travail des autres !

    Alain Essene
     Répondre
  • Comment et pourquoi les communes peuvent décider qui peut offrir ses services localement . Telenet interdit a Uccle au profit de VOOI . Inadmissible tarif seconde résidence non accessible .

    Philibert Bernard
     Répondre
  • N'importe quoi, quel est le rapport avec le CO2 ? On n'arrête pas de nous prendre pour des imbéciles. En gros ils veulent qu'on ait moins d'argent en banque en nous culpabilisant.

    Laurent Lacoufaisse
     Répondre
  • N'importe quoi, quel est le rapport avec le CO2 ? On n'arrête pas de nous prendre pour des imbéciles. En gros ils veulent qu'on ait moins d'argent en banque en nous culpabilisant.

    Laurent Lacoufaisse
     Répondre