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Les récents ajustements dans la grille d'Europe 1 n'ont pas payé: les audiences de la radio du groupe Lagardère publiées jeudi demeurent au plus bas, à 6,8%, et posent la question d'un nouveau chamboulement de ses équipes.
Europe 1, qui accumule les pertes depuis plusieurs années, enregistre un très léger frémissement de son audience entre janvier et mars par rapport au trimestre précédent.
Mais malgré la refonte de sa grille, l'arrivée de Patrick Cohen en septembre et de nouveaux ajustements cet hiver, la station recule de 0,9 point sur un an, dépassant de peu son plus bas historique de novembre-décembre 2017 (6,6%).
La station reste notamment derrière ses concurrentes RMC (7,5%, -0,4 point) et France Bleu (7,1%, +0,3).
Pour le vice-PDG Frédéric Schlesinger, la radio peut "envisager un rebond décisif à la rentrée prochaine". Cet ancien de Radio France, débauché l'été dernier, estime dans un communiqué que "cette première phase était indispensable au renouveau de la station" qui "s'ouvre désormais la voie de la reconquête".
Alors qu'elle a engagé la vente de ses magazines en France (dont l'hebdomadaire Elle), la maison-mère d'Europe 1, Lagardère, préparerait le remplacement de Frédéric Schlesinger par un autre transfuge de Radio France, Laurent Guimier, selon plusieurs médias. Contactées, ni la direction d'Europe 1 ni celle de Lagardère n'ont souhaité commenter ces informations.
-Légers reculs-
Après une forte période d'actualité liée à l'élection présidentielle début 2017, France Inter recule légèrement en janvier-mars 2018 à 11,3% (-0,3 point). Même situation pour franceinfo à 8,3% (-0,1) et France Culture à 2,2 % (-0,2).
"Les stations restent extrêmement solides", tempère la nouvelle présidente de Radio France Sibyle Veil, entrée en fonction lundi et qui doit annoncer la composition de son équipe "dans les prochaines semaines".
Avec le 7-9 de France Inter qui reste la matinale la plus écoutée, la hausse de France Bleu, et Mouv qui continue de gagner quelques auditeurs (439.000 en moyenne), Radio France bat son record en nombre d'auditeurs avec 14,7 millions en moyenne chaque jour.
Chez RMC, "la vague de l'année dernière était marquée par une présidentielle incroyable, où on a battu tous nos records historiques", explique la directrice Cécilia Ragueneau.
La matinale de Jean-Jacques Bourdin recule ce trimestre mais "la dynamique reste positive", explique Mme Ragueneau alors que RMC attend la Coupe du monde de football cet été pour retrouver de gros scores.
Cette baisse liée à l'actualité ne touche pas le leader RTL, dont le patron du pôle radio Christopher Baldelli s'est réjoui d'une audience en augmentation depuis trois ans, avec un score en janvier-mars à 12,2% d'audience cumulée, et un record de part d'audience toutes radios confondues depuis 10 ans, à 13,2% et de bons scores l'après-midi pour les Grosses Têtes.
"Tout progresse", a déclaré Christopher Baldelli à l'AFP, se félicitant notamment des bonnes audiences de l'émission de Julien Courbet sur RTL et des matinales de RTL2 et Fun Radio, les autres radios du groupe.
- Fort recul de NRJ -
Du côté des radios musicales, la leader NRJ recule fortement à 9,9% (-0,7 point). "NRJ est toujours sur le podium, toujours la première radio de France sur les moins de 65 ans", relativise Maryam Salehi, directrice déléguée chez NRJ Group, saluant la progression "record" de son autre radio, Nostalgie (6,1%, +0,6), "qui gagne plus de 340.000 auditeurs en un an".
Leurs concurrentes Fun Radio et Virgin restent plutôt stables sur un an, à 5,8% (-0,2) et 4,8% (+0,1), tandis que Skyrock est en hausse (6,6%, +0,4).
Les Indés Radios, qui rassemblent 130 radios indépendantes, perdent 0,5 point d'audience cumulée sur un an, à 15,5%, soit près de 8,4 millions d'auditeurs quotidiens.
Toutes stations confondues, la radio perd 0,7 point d'audience sur un an mais demeure écoutée par près de 8 français sur 10 (79,5%).