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"Mon chemin raquette en main n'est pas fini" : au soir de ses adieux à Madrid, Rafael Nadal a laissé entrevoir une flamme revigorée, éloignée du discours teinté de fatalisme qu'il tenait une semaine plus tôt. Prometteur pour Roland-Garros ?
"C'était une journée émouvante, inoubliable, mais ma carrière continue. J'ai des objectifs personnels dans les prochaines semaines et je veux explorer si j'ai une chance de les atteindre", insiste l'Espagnol aux 22 sacres en Grand Chelem.
S'il a retenu ses larmes mardi soir, c'est que son "chemin raquette en main n'est pas fini", répète Nadal. "Peut-être que ce n'est pas le moment de laisser sortir toutes les émotions que j'ai à l'intérieur. Je ne veux pas encore lâcher toute cette adrénaline."
. "Mon corps a tenu bon"
C'est la condition sine qua non pour nourrir l'espoir, car quand son corps le laisse tranquille, il sait généralement quoi faire raquette en main.
Disputer quatre matches en six jours et en gagner trois de suite, accumuler huit heures de jeu, jouer deux semaines d'affilée sur le circuit (avec Barcelone) : tout ça, Nadal n'en avait plus eu le loisir depuis l'été 2022.
"Même si aujourd'hui (mardi) il y avait un peu de fatigue musculaire et quelques petites choses, rien de grave, mon corps a résisté à plusieurs heures de compétition à haut niveau, c'est le plus important pour moi", retient-il après sa défaite en huitièmes de finale face au Tchèque Jiri Lehecka (7-5, 6-4).
"Je dois retrouver la confiance dans mon corps, a-t-il expliqué trois jours plus tôt, le jour de sa victoire contre le N.11 mondial Alex de Minaur - sa première face à un joueur du top 20 depuis quasi un an et demi. Je dois être convaincu que mon physique va répondre."
. "Consolider" à Rome
Si Nadal qualifie Madrid de "semaine incroyablement positive", même meilleure qu'espéré, encore faut-il confirmer à Rome la semaine prochaine.
De son premier set disputé contre Lehecka, "c'est à mon avis mon meilleur depuis que j'ai repris la compétition, estime-t-il. C'est ce que je recherche", en termes de "jeu de jambes, capacité à faire tourner la balle, vitesse et contrôle".
"Je suis arrivé ici avec du doute, j'en repars avec moins. Et avec une énergie importante. J'ai fait des pas en avant, c'est une certitude, après, on va voir si je suis capable de consolider ces progrès", se projette-t-il.
. Jouera-t-il Roland-Garros ?
Ca reste une interrogation, à moins d'un mois du premier jour du Grand Chelem parisien, le 26 mai.
"Je vous dirai après Rome", a répété Nadal mardi soir. Sa semaine madrilène est encourageante, certes, mais "je ne suis certain de rien, je ne sais pas ce qui peut arriver", observe-t-il, échaudé par les galères physiques qui n'ont cessé de lui mettre des bâtons dans les roues depuis deux ans.
Au moins les données du problème sont claires : "Rafa" ne jouera à Paris que s'il se sent "suffisamment prêt".
"Si j'ai l'espoir d'avoir les moyens de jouer quelques jours d'affilée, j'irai. Si je sais que mon corps ne va pas tenir tout le tournoi, je n'irai pas", tranche le gaucher majorquin.
La terre parisienne de ses vertigineux quatorze triomphes est trop chère à son coeur pour qu'il y risque des adieux amers.
"Si je ne peux pas rêver, même un tout petit peu, à ce qui peut arriver, ça n'a pas de sens. Je préfère garder tous les souvenirs extraordinaires que j'y ai, résume-t-il. Après tout ce que j'y ai vécu, c'est logique."
. Le rêve olympique
Avec les Jeux olympiques à Paris cet été, 2024 offre une exceptionnelle double dose de Roland-Garros.
Y verra-t-on Nadal ? Dans quel format ? En double avec Carlos Alcaraz, le nouveau phénomène du tennis espagnol ?
Nadal l'a en tout cas dans un coin de la tête : quand il y a une semaine il avait émis des doutes sur sa participation à la levée parisienne du Grand Chelem, il avait dans la foulée évoqué la perspective des JO et de ses "différents formats".
"Si tout se passe bien, on va jouer en double aux JO. Mais d'ici là, il reste beaucoup de semaines", a déclaré Alcaraz après sa qualification pour les quarts de finale à Madrid.
Nadal est déjà double champion olympique: en simple en 2008, en double en 2016.