Partager:
Carlos Alcaraz vainqueur, Jannik Sinner au sommet de la hiérarchie: la jeunesse triomphante a pris le pouvoir à Roland-Garros et entend asseoir sa supériorité sur le gazon de Wimbledon (1er-14 juillet).
L'Espagnol comme l'Italien ont prouvé ces derniers mois leur talent tout-terrain, le premier étant devenu dimanche à 21 ans le plus jeune joueur de l'histoire à avoir remporté des titres du Grand Chelem sur les trois surfaces (dur, gazon, terre battue), le second étant devenu à 22 ans le premier Italien N.1 mondial.
"Je pense que mon jeu convient à toutes les surfaces, parce que je m'entraîne pour ça, souligne Alcaraz. Les amorties, les volées, j'ai toujours voulu avoir un jeu agressif. Donc je pense que mon jeu convient aussi, naturellement, au gazon."
En 2022, c'est sur le gazon londonien qu'Alcaraz et Sinner, déjà en embuscade mais pas encore tout à fait au sommet, avaient donné un premier aperçu dantesque de ce que pouvait devenir leur rivalité.
L'Italien s'était alors imposé en huitièmes de finale. Quelques semaines plus tard, les deux hommes livraient un quart de finale historique à l'US Open où l'Espagnol s'était imposé avant de remporter son premier titre du Grand Chelem et de devenir le plus jeune N.1 mondial.
- Dans la tête -
A l'époque, Nadal commençait sa lente glissade vers la sortie -- toujours pas officialisée après sa défaite au premier tour à Roland-Garros face au futur finaliste Alexander Zverev -- et Djokovic était loin d'avoir dit son dernier mot.
Le Serbe a dd'ailleurs repris par la suite sa place de N.1 mondial et a remporté trois Majeurs supplémentaires pour porter le record à 24.
Mais cette année, les choses se sont accélérées. Sinner a réussi un début de saison phénoménal et remporté son premier titre du Grand Chelem en Australie, tandis qu'Alcaraz s'est montré au-dessus du lot à Roland-Garros.
Wimbledon débute trois semaines après la finale parisienne et Alcaraz pourra s'appuyer sur des certitudes puisqu'il y a réalisé l'an dernier l'un de ses plus beaux exploits en battant en finale Djokovic qui était invaincu sur ce gazon depuis son quart de finale 2017...
Or il s'est convaincu à Paris qu'une grande partie de son titre s'est jouée dans la tête: "Si tu es faible dans ta tête, même si tu joues le meilleur tennis de ta vie, tu auras du mal à gagner un Grand Chelem."
- "Quasiment impossible"
Pas encore tout à fait à l'aise sur terre, Sinner s'est néanmoins hissé jusqu'en demies porte d'Auteuil, où il a cédé en cinq sets face à Alcaraz. Et, malgré la déception d'une défaite, ne voyait que du positif à son parcours, un an après une élimination au deuxième tour.
Définitivement rassuré par sa hanche, il a "hâte" de retrouver le gazon.
"L'an dernier, j'ai fait un très bon Wimbledon (défaite en demies face à Djokovic, ndlr). Je suis content d'y retourner", affirme-t-il.
Après des années de doute, il semble qu'Alexander Zverev, finaliste à Paris, soit lui aussi redevenu capable de se battre pour les principaux titres, même si le gazon ne lui a jamais réussi (il n'a jamais dépassé les huitièmes de finale à Wimbledon).
Il avait été le premier jeune à prétendre enfoncer un coin dans la domination sans partage du Big 3 (Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic) en remportant le Masters de fin d'année en 2018 et en montant jusqu'au deuxième rang mondial en 2022. Sans faire mieux, si ce n'est une finale à l'US Open en 2020.
L'avantage de Sinner et Alcaraz est qu'ils n'ont plus à faire qu'à la queue de la comète Big3. La participation de Djokovic à Wimbledon (où il s'est imposé sept fois) est d'ailleurs très incertaine en raison de l'opération du ménisque subie la semaine dernière à Paris.
On aimerait voir se développer une nouvelle rivalité du type Big3, avec comme base le duo Sinner-Alcaraz, et l'Italien reconnaît que ce serait "intéressant" pour le tennis, mais refuse d'être comparé "déjà" au trio magique.
Quant à Alcaraz, il "espère" remporter 24 titres du Grand Chelem comme Djokovic, mais estime l'objectif "quasiment impossible".