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Elle y affrontera l'ado américaine Coco Gauff, promise depuis ses jeunes années à un grand avenir et en finale majeure pour la première fois, deux mois après ses 18 ans. Sous le soleil retrouvé jeudi après-midi, Swiatek n'a abandonné que trois jeux à la Russe Daria Kasatkina (20e), surclassée 6-2, 6-1 en 64 minutes. Gauff (23e) a quant à elle dominé 6-3, 6-1 en moins d'une heure et demie l'inattendue Italienne Martina Trevisan (59e), visiblement touchée à la cuisse droite. Se souvient-elle encore du goût de la défaite? Sur le Central ensoleillé, Swiatek a aligné un 34e succès consécutif jeudi après-midi.
Elle égale ainsi la plus longue série de matches gagnés par Serena Williams, achevée à l'été 2013, et se rapproche à une unité de la série record des années 2000, réussie par sa soeur aînée Venus, en 2000 justement. "J'essaie de traiter chaque match de la même façon, parce que si je commence à penser que c'est mon match le plus important de la saison jusque-là, ça me stresse", reconnaît-elle. Après Doha, Indian Wells, Miami, Stuttgart et Rome, la jeune Polonaise, 21 ans depuis mardi, n'est plus qu'à une victoire d'un sixième trophée d'affilée. Sa dernière défaite ? Elle remonte à plus de cent jours. Précisément au 16 février à Dubaï (en huitièmes de finale contre Ostapenko). "J'ai l'impression que cette saison, tout s'est mis en place, tout le travail que j'ai fait physiquement, tennistiquement et mentalement", explique celle qui est fan de Rafael Nadal. "L'année dernière, je prenais encore de l'expérience. Maintenant, j'utilise mon expérience pour que tout fonctionne comme il faut."
Un an et demi après son sacre surprise Porte d'Auteuil en 2020, au bout d'une édition exceptionnellement automnale en raison du Covid-19, Swiatek est exactement là où on l'attendait, elle qui assume parfaitement son statut encore nouveau de N.1 mondiale, dont elle a soudainement hérité début avril après la retraite surprise d'Ashleigh Barty. La native de Varsovie, accompagnée depuis l'intersaison par un nouvel entraîneur, Tomasz Wiktorowski, n'a laissé qu'un set en route pour rallier la finale sur la terre battue parisienne: en quarts de finale, face à la jeune Chinoise Qinwen Zheng (6-7 (5/7), 6-0, 6-2), dans un match long de 2h45 min.
A part ça, Swiatek a passé en moyenne moins d'une heure et quart sur le court par match. Contre Kasatkina, pour la première fois dans le dernier carré en Grand Chelem, elle a raflé dix des onze derniers jeux de la partie. Au moins la Russe de 25 ans a évité que son adversaire n'inflige à ses dépens un 17e 6-0 millésimé 2022. "Je sens que mon jeu est de plus en plus solide, que je joue de mieux en mieux à chaque match", apprécie la jeune Polonaise.
Sa future adversaire Coco Gauff s'était révélée il y trois ans déjà, à 15 ans seulement, en s'offrant Venus Williams au premier tour de Wimbledon 2019 et en s'invitant en huitièmes de finale. Elle s'était de nouveau distinguée en janvier 2020, en éliminant Naomi Osaka, alors championne sortante, au 3e tour de l'Open d'Australie. La voilà désormais la plus jeune finaliste de Roland-Garros depuis plus de vingt ans (Kim Clijsters en 2001). Et la plus jeune en Grand Chelem depuis Maria Sharapova à Wimbledon en 2004. Le tout sans perdre le moindre set. "Je suis sous le choc... Je n'ai pas de mots pour exprimer ce que je ressens", sourit la Floridienne, dont le meilleur résultat en tournoi majeur avant cette édition 2022 de Roland-Garros était un quart de finale, atteint à Paris déjà, en 2021. "Elle a eu énormément de pression, en étant toujours la plus jeune à..., celle qui est censée être l'avenir... Ca a dû être difficile. J'imagine que ça lui a demandé beaucoup d'énergie" pour le gérer, estime Swiatek. "Elle a de la régularité, dans son jeu et dans ses résultats. Elle progresse année après année", décrit-elle. "Quand je la vois, j'ai tendance à oublier qu'elle a 18 ans."