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Provocation des supporters, bagarre générale sur le terrain: le choc France-Argentine tourne au fiasco aux JO 2024

L'équipe de France s'est qualifiée pour les demi-finales du tournoi olympique de Paris vendredi en battant l'Argentine à Bordeaux, dans un climat hostile qui a débouché sur des affrontements sur le terrain à la fin du match.

Les Bleus se mesureront à l'Egypte, lundi à Lyon, pour une place en finale. La fin de partie a été mouvementée, des joueurs des deux équipes en étant venus aux mains au coup de sifflet final. Ces incidents ont valu un carton rouge au milieu de terrain français Enzo Millot. Un spectacle des plus inhabituels dans un cadre olympique. "Je ne veux pas rentrer dans ce débat-là", a évacué Thierry Henry, préférant parler de football tout comme son homologue argentin Javier Mascherano, qui n'avait pas évoqué les affrontements en après-match.

"Nos joueurs ont subi beaucoup de provocations dans cette partie", a assuré sur Radio France le président de la Fédération Philippe Diallo. La tension est toujours forte entre les deux nations depuis la Coupe du monde remportée par l'Argentine en 2022, des célébrations obscènes du gardien Emiliano Martinez aux chants racistes, entonnés par des supporters comme des joueurs argentins, à l'encontre de footballeurs français, pour célébrer leurs victoires. 

Le match de vendredi survenait deux semaines après l'annonce par la Fifa d'une enquête sur des chants racistes et homophobes visant Kylian Mbappé et d'autres Bleus, repris en vidéo par des joueurs de l'Albiceleste après leur sacre en Copa America à la mi-juillet. L'équipe olympique argentine a ainsi été accueillie dans l'hostilité, son hymne hué par le public. 

Interrogé en zone mixte, le véterain de la défense argentine, Nicolas Otamendi, a lui regretté une provocation française, après des célébrations face aux supporters argentins. "Ça me met très en colère. Ils peuvent faire la fête, faire tout ce qu’ils veulent, mais aller là où sont les supporters et leurs familles, ce n’est pas la bonne façon de faire", a pesté le défenseur, qui a ensuite ciblé Loïc Badé, qui aurait été l'un des instigateurs de ce chambrage. "S’il veut faire la fête, qu’il vienne directement là où nous sommes et nous réglerons ça. Nous parlerons de tout ce dont nous avons à parler. Ça me met en colère. Ce n’est pas bien. La vérité, c’est que ça me met en colère", a conclu Otamendi, visiblement remonté. 

Boulevard

Les Français pensaient s'être mis à l'abri avant ce dénouement houleux: lorsqu'ils ont tous couru vers Michael Olise, coéquipiers, remplaçants, le staff et Thierry Henry en premier lieu. A la 84e minute de la rencontre en effet, alors que la France menait 1-0, le futur ailier du Bayern Munich, meilleur Français depuis le début du tournoi, a bien cru délivrer définitivement les siens mais son but a été refusé après l'appel à l'assistance vidéo.

Qu'importe: la France a tenu les quelques minutes qui la séparaient de la fin du temps réglementaire et les dix autres ajoutées en temps additionnel. Malgré le lourd contexte entourant ces retrouvailles avec l'Argentine, les partenaires d'Alexandre Lacazette n'ont pas dévié de leur objectif annoncé depuis des mois. Et 40 ans après sa seule et unique médaille obtenue en 1984, la sélection olympique n'a jamais été aussi proche d'en obtenir une seconde, à domicile, et peut décemment espérer aller au bout du tournoi, comme l'avait fait sa glorieuse ainée à Los Angeles.

Les Bleus d'Henry, missionné pour cela par Philippe Diallo, se sont offert un boulevard. En demi-finale à Lyon, ils affronteront donc l'Egypte, l'équipe a priori la moins forte des quatre derniers prétendants avec l'Espagne et le Maroc, rincée qui plus est par un quart terminé aux tirs au but face au Paraguay.

But de Mateta

Surfant sur la vague Léon Marchand qui venait d'obtenir sa quatrième médaille d'or bruyamment célébrée par le public du stade de Bordeaux, l'équipe de France a pris son homologue argentine à la gorge dès le début du match. Ce départ en boulet de canon a été récompensé dès la cinquième minute de la rencontre, quand sur un corner obtenu et tiré par Olise, Jean-Philippe Mateta s'est délivré du marquage de Nicolas Otamendi pour couper le ballon de la tête au premier poteau et trouver le petit filet de Geronimo Rulli (1-0, 5e).

Pendant 20 minutes, les Bleus n'ont pas relâché leur étreinte, Enzo Millot (18e) et Mateta à nouveau (19e) étant à deux doigts de faire sombrer entièrement l'Albiceleste, totalement apathique.  L'Argentine a fini tout de même par se réveiller, exploitant mieux la possession de balle qu'elle a globalement dominée et Guillaume Restes, le gardien français, a dû se déployer pour empêcher Ezequiel Fernandez d'égaliser d'une frappe lointaine (28e).

Ensuite et jusqu'au bout de la partie, les assauts argentins ont tous été contenus par une défense qui n'avait, depuis le début du tournoi, jamais été aussi précise, compacte et solidaire.  Dans un match enlevé, qui n'a jamais baissé d'intensité, les Bleus ont également été portés par un public incandescent, trop content de profiter de sa "der" avec le football de haut niveau avant très longtemps vu la situation des Girondins.

Seule ombre au tableau, les suspensions pour la demie du milieu Manu Koné, pour avoir écopé d'un second carton jaune, et celle d'Enzo Millot. Suscitant enfin l'engouement qui accompagne les Français durant ses Jeux, les Bleus sont néanmoins lancés et il sera difficile de les arrêter s'ils affichent le même niveau de jeu jusqu'au bout.
 

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