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Tadej Pogacar et Remco Evenepoel ont une nouvelle occasion de mordre les mollets de Jonas Vingegaard, mercredi, lors de la onzième étape du Tour de France qui promet des étincelles dans les monts du Cantal, où un virage de supporters attendra Romain Bardet.
Le Slovène a conservé le maillot jaune à l'issue d'une étape sans intérêt pour le classement général, où Jasper Philipsen s'est imposé au bout de l'ennui.
Avec ses 4.350 mètres de dénivelé positif en 211 kilomètres, c'est une vraie petite étape de montagne qui attend le peloton entre Évaux-les-Bains et la station de ski du Lioran, avant même la traversée des Pyrénées et des Alpes.
"On entre vraiment dans le vif du sujet. Ce n'est pas de la haute montagne mais il y a moyen de se faire plaisir et d'attaquer avec des cols courts mais pentus. Le Puy Mary c'est raide, Perthus derrière c'est raide, Néronne aussi", expose Thierry Gouvenou, l'architecte du parcours qui raffole de ces journées dans les "massifs intermédiaires" du Massif central, du Jura et des Vosges.
Mercredi, au centre-ouest du Massif central, le peloton va enchaîner quatre ascensions répertoriées dans les cinquante derniers kilomètres avec les cols de Néronne (3,8 km à 9,1%), du pas de Peyrol (5,4 km à 8,1%), du Perthus (4,4 km à 7,9%) et de Font de Cère (3,3 km à 5,8%), tous plantés entre 1.200 et 1.600 m d'altitude.
On sera dans des paysages magnifiques, parfois subalpins, surtout dans le Pas de Peyrol menant au Puy Mary, vestige du plus grand stratovolcan d'Europe, où le Colombien Daniel Martinez s'était imposé en 2020 en pleine pandémie.
L'étape n'offre aucun répit et les routes sinueuses, sans beaucoup de visibilité, rendent le contrôle de la course très difficile.
- "Au milieu de nulle part" -
Sur le papier, c'est un authentique coupe-gorge qui va forcément plaire à Pogacar et à Evenepoel, le maillot jaune et son dauphin pour 33 secondes.
Les deux dynamiteurs du peloton, qui adorent ce genre de rampes explosives pas trop longues et pas trop élevées, pourraient être tentés de tester une nouvelle fois la résistance de Vingegaard (troisième à 1:15), comme dimanche sur les chemins blancs de Troyes. Surtout que le Danois est plus à l'aise dans les longs cols en haute altitude programmés pour la fin de Tour.
"C'est une étape où la bagarre pour le classement général peut surgir", souligne Remco Evenepoel qui rêve de marcher dans les pas de son compatriote belge Greg Van Avermaet qui s'était imposé en solitaire en 2016 au Lioran pour prendre le maillot jaune.
"Ce serait bien de faire aussi bien que lui. Je vais l'appeler pour savoir comment est la route. On voulait faire une reconnaissance mais comme l'étape est au milieu de nulle part, c'était difficile d'y aller", détaille le leader de Soudal-Quick Step.
C'est aussi une étape particulière pour Romain Bardet qui, sur ses terres auvergnates, aura un "virage" à son nom dans le Pas de Peyrol, comme Thibaut Pinot l'an dernier dans les Vosges.
Le grimpeur de Brioude, qui dispute à 33 ans son dernier Tour de France, a envie d'en profiter à fond, lui qui a déjà réussi sa course après avoir levé les bras à Rimini. "Je passerai le Pas de Peyrol en tête ou lâché. Il n'y aura pas d'entre-deux", annonce-t-il.