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Le prince Laurent a annoncé avoir l'intention de quitter la Belgique pour l'Italie. Le frère du Roi s'est exprimé dans les colonnes de Sudinfo. On va évoquer cette interview avec nos deux invités.
Il n'est pas impossible que le prince Laurent parte vivre en Italie et y demande, pourquoi pas, la double nationalité. C'est en tout cas ce qu'il a confié à Pierre Nizet, journaliste chez Sudinfo.
Parce qu'il est viscéralement attaché à la "Botte" - de par l'origine de sa mère Paola mais aussi parce qu'il s'y rend régulièrement depuis de nombreuses années - mais pas que. L'une des motivations évoquées par le frère du Roi est un différend avec le gouvernement belge. "C'est un ras-le-bol qui est arrivé vraiment à son paroxysme", souligne Pierre Nizet. "Il en veut au gouvernement belge, en tout cas aux personnalités qui sont importantes et précédentes aussi. Il a l'impression de ne pas avoir été entendu et aidé, surtout par rapport à ce qu'il espère recevoir, c'est-à-dire cet argent qu'il demande depuis 12 ans de la Libye."
Le prince Laurent aurait évoqué auprès de notre confrère pas loin de 14 jugements gagnés en Belgique, en Italie, au Luxembourg. "Et il estime que l'État belge ne fait rien pour l'aider."
Quid de cette "affaire libyenne"?
Pour éclairer sur cet argent qui lui serait dû depuis 12 ans, Thomas De Bergeyck, expert en royautés, nous éclaire. "C'est ce qu'on pourrait appeler un vieux serpent de mer pour le prince Laurent, qui en parle très régulièrement dans les interviews", souligne-t-il. Un dossier somme toute complexe. "Le prince Laurent demande le déblocage de fonds, de l'argent libyen gelé en Belgique, afin de récupérer une somme d'argent", poursuit Thomas De Bergeyck. Cette somme s'élèverait à 14 milliards au total sur lesquels le prince Laurent "ne veut récupérer 'que' 44 millions d'euros", qui lui auraient été accordés par les tribunaux belges. "Cet argent est lié à un projet qu'il voulait lancer en Libye", rappelle l'expert en royauté. Il concernerait, en résumé, "le reboisement des déserts et la verdurisation des déserts".
"Le prince Laurent dit bénéficier du soutien du Palais royal, mais selon lui, c'est la politique qui coince pour des arguments", analyse Thomas De Bergeyck. Derrière ce combat, selon lui, le prince Laurent entend surtout travailler et "se débarrasser de sa dotation".
Un "électron libre"
Pourtant, à de nombreuses reprises, le frère de Philippe, aussi "l'électron libre" de la famille royale, a tenu encore des propos quelque peu durs à l'encontre des siens. "Il a critiqué l'entourage de son père lorsqu'Albert était roi, notamment le chef de cabinet, à qui il reprochait de vouloir saboter son travail et même de l'empêcher de travailler", rappelle le journaliste spécialisé RTL info. "Il y a eu des propos tout récemment sur le fait que la famille royale était moyenâgeuse, que le système politique était moyenâgeux. Il disait clairement 'Pourquoi est-ce que la société doit avoir une figure au-dessus des gens?'."
Aussi, le prince Laurent n'a jamais oublié de souligner qu'il lui manquait certains droits, comme l'accès à la sécurité sociale. "Il dit toujours ce qu'il pense", conclut Thomas De Bergeyck."