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Championne du monde en 2022 et quadruple championne d'Europe en titre, la judoka Romane Dicko a remporté une médaille de bronze individuelle aux derniers Jeux olympiques de Tokyo, où elle a également été titrée par équipes. Jusqu'aux JO de Paris, elle raconte son parcours à l'AFP.
Dans ce neuvième épisode, l'athlète de 24 ans évoque les ultimes préparatifs à trois semaines de son entrée en lice aux Jeux de Paris et souligne l'importance du collectif dans la dernière ligne droite.
"Plus on s'approche de l'échéance, plus la pression monte. Les Jeux à Paris, c'est une fois dans une vie, donc ça monte tranquillement. J'ai envie d'y être, mais ce n'est pas encore le moment, donc je profite du temps qui me reste."
"C'est important de s'appuyer sur le groupe. Notre force avec les filles de l'équipe de France, c'est qu'on a un groupe qui fonctionne bien. Ca se voit, on ne ment pas. On a chacune nos personnalités mais on vit bien ensemble et ça fait du bien parce qu'une préparation olympique, c'est dur, ça prend beaucoup d'énergie mentale et physique. Et c'est sûr que quand le groupe va bien et qu'on kiffe avec l'équipe, ça fait plaisir."
"Il y a deux semaines, on a fait de la danse ensemble par exemple, c'était cool. Plus ça va avancer, plus le groupe va se former. Il ne faut pas non plus forcer les choses, on a un groupe qui fonctionne bien ensemble. Mais c'est sûr que quand on peut, on se voit. Récemment, on était en stage à Anglet et on est parti se faire une bouffe. Ça fait plaisir de créer ce groupe olympique et de le faire vivre."
- "Etre prête le jour-J" -
"Désormais, c'est l'heure des derniers ajustements. Le plus gros a été fait, donc maintenant, il s'agit d'être prête le jour-J. Ma coach Séverine (Vandenhende, championne olympique à Sydney en 2000, NDLR) a établi un planning pour moi jusqu'aux Jeux et je n'ai qu'à le suivre."
"A l'entraînement, on fait des vrais combats! On est un vrai sport, hein! (rires) Et quand on fait des combats et que les gens arrivent frais en face, tu dois te battre encore plus et puiser dans tes retranchements, donc c'est compliqué mentalement. Comme on arrive à la fin, maintenant c'est surtout faire du jus et avancer."
"Mais on ajuste le planning en fonction de mon ressenti. Par exemple, si après une séance, j'ai ressenti que techniquement, j'étais limitée, je vais le dire à Séverine et on va travailler plus cet aspect-là la séance d'après. Si je suis fatiguée, on va adapter nos plans, parce que le but, c'est aussi de ne pas arriver aux Jeux en étant fatiguée. On est vraiment à l'écoute de mon ressenti, de ce que j'ai envie de travailler et on ajuste au besoin. Donc il y a beaucoup de communication avec Séverine."
"Je continue à voir mon préparateur mental toutes les semaines, mais comme dirait ma mère, ce n'est pas le jour du marché qu'on nourrit la poule! Le travail a commencé depuis longtemps. Ça fait des mois que j'anticipe et que je prépare ma tête à l'échéance qui arrive."
Propos recueillis par Diane FALCONER