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Le grand frère va-t-il continuer de montrer l'exemple? Alex Portal repart le premier en quête d'une médaille olympique -la quatrième- mardi, après avoir vécu un podium avec son petit frère Kylian, renforçant encore leur "complicité".
Sur le podium samedi, après le 400 m nage libre S13, l'un avait les yeux brillants et ne tenait pas en place -Kylian. Alex, lui, avait le visage davantage fermé, déçu de "ne pas avoir offert une Marseillaise" à son frère après avoir été pour la troisième fois battu par le Bélarus Ihar Boki.
Et c'est donc le petit frère, 17 ans, en bronze, qui a eu la tache de "consoler" le grand, en argent, avec qui il s'entraîne quatre heures par jour dans les bassins. "Mais je ne savais pas trop comment faire, ce qu'il faut dire" dans ce cas, a reconnu Kylian.
La course avait été cochée dans le calendrier car c'est la seule en commun pour la fratrie: s'ils sont tous les deux en situation de déficience visuelle, celle de Kylan est plus prononcée et ils ne partagent pas la même catégorie (S12 pour Kylian, S13 pour Alex). Il arrive toutefois que ces deux catégories soient rassemblées, faute de nageurs en nombre suffisant.
Mais le rêve de réaliser le même exploit que lors des Mondiaux de Manchester en 2023 --or pour Alex, bronze pour Kylan, le Bélarus étant absent--, s'est effacé après une ultime accélération de Boki aux trois-quarts de la course.
Désormais, c'est chacun dans leur catégorie, S13 et S12, que les deux nageurs vont finir leurs Jeux. Mais sans se lâcher pour autant.
"Ils sont très complices tous les deux, dans l'eau et en dehors", et ce même si Alex n'habite désormais plus chez ses parents, affirme leur entraîneur, Guillaume Benoist.
Les frangins ont pourtant des caractères bien différents. "Kylian, c'est le feu. Il a tendance à être plus exubérant. Alex est plus réservé, plus mesuré, mais il sait aussi bien rigoler", dit Guillaume Domingo, manageur de la performance de l'équipe de France de para-natation qui met aussi en avant leur "complicité".
Eux préfèrent parler de "fierté" réciproque, louant sans cesse les performances de l'autre.
- Rêve de relais -
La natation les réunit, comme elle réunit tout le monde dans cette famille qui vit dans l'ouest de la région parisienne.
La mère, Virginie, se trouvait au plus près des bassins samedi, mais comme bénévole: elle était starter des épreuves féminines. La grande soeur, Léa, a aussi longtemps fait de la natation.
Et même s'il est arrivé au bord des bassins plus tard qu'Alex, "au bout d'un moment j'ai suivi" les ainés, concède Kylian. "Au début, ce n'est pas forcément le truc qui me plaisait. J'ai testé plein d'autres sports et ensuite je me suis remis à la natation".
Kylian serait bien inspiré de continuer de suivre l'exemple d'Alex, qui compte déjà trois médailles à son compteur à Paris, même s'il n'a toujours pas décroché l'or.
Alex a une dernière chance mardi avec le 200 m quatre nages, mais il sera une fois encore face à l'épouvantail de sa catégorie, Ihar Boki.
Ensuite, ce sera au tour de Kylian, avec le 100 m nage libre mercredi puis le 100 m papillon samedi.
Avec ces deux talents, le rêve de la fédération de handisport, qui chapeaute la natation, est de constituer un relais, ce qui permettrait aux deux frères de partager une même médaille. Reste à trouver deux nageuses "dans la bonne catégorie et avec le niveau nécessaire", souligne Guillaume Domingo.