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Puissance quatre ! Léon Marchand a parachevé sa razzia individuelle aux JO de Paris en s'offrant vendredi le 200 m quatre nages, alors que Florent Manaudou a décroché sa quatrième médaille consécutive sur 50 m, en bronze.
Galvanisé par une Arena La Défense en furie, le "roi Léon" a surmonté la fatigue de trois campagnes victorieuses - 400 m quatre nages dimanche, doublé inédit 200 m papillon-200 m brasse mercredi - pour conquérir un nouvel or.
En 1 min 54 sec 06, nouveau record olympique à six centièmes du record du monde, il a irrésistiblement pris le large sur le Britannique Duncan Scott (1:55.31) et le Chinois Wang Shun (1:56.00).
Le Toulousain de 22 ans rejoint l'Est-Allemande Kristin Otto et les Américains Mark Spitz et Michael Phelps dans le gotha des nageurs quatre fois titrés en individuel dans une même édition des Jeux.
"Pour moi ce n'était pas possible de faire ce genre de choses. J'avais quatre chances de faire une médaille olympique, c'était mon rêve. Je l'ai fait dès le premier jour, après je me suis lancé un défi un peu fou", a-t-il raconté.
Il est le premier Français à réussir un tel exploit, passant en moins d'une semaine de petit prince de la natation mondiale à nouvelle icône du sport tricolore, faisant exulter tout un pays.
- Manaudou lance le clapping -
"C'était fou, encore une fois. Le public était encore au rendez vous, c'était ma dernière finale individuelle. Je me suis dit +vraiment, profite+", s'est réjoui le quadruple champion olympique, lui qui avouait jeudi avoir les jambes lourdes et passer de courtes nuits mais affichait une ambition intacte.
A voir la longueur dévastatrice de ses coulées, encore décisives vendredi pour creuser l'écart avant le dos et le crawl, et la régularité de ses tractions de bras scandées par la foule, le marathonien des bassins en avait gardé sous le pied.
L'épopée n'est pas finie puisque le nageur replongera à la fois dans le 4x100 m quatre nages masculin (séries samedi matin et finale dimanche soir) et en finale du 4x100 m quatre nages mixte samedi soir, a annoncé Nicolas Castel, l'un de ses entraîneurs.
Et avant même l'arrivée du Toulousain, Florent Manaudou avait fait exulter le public en garnissant sa musette olympique d'une quatrième médaille consécutive sur 50 m, du seul métal qu'il lui manquait.
Champion olympique inattendu aux JO-2012 de Londres, argenté à Rio en 2016 puis à Tokyo, le sprinteur de 33 ans a réglé (en 21.56) la meute des poursuivants de l'Australien Cameron McEvoy et du Britannique Ben Proud, intouchables.
Le porte-drapeau des Bleus, toute en décontraction ces derniers jours, était pourtant entré en finale de justesse, relégué à la ligne N°1 par son 8e chrono des demies: ça ne l'a pas empêché de savourer, lançant un clapping général avant de plonger.
- Grousset jouera le podium -
"Je suis un homme de finale", a savouré Manaudou, ému aux larmes sur le podium et "trop content d'avoir une médaille" devant ses proches, dont ses parents qui ne l'avaient "jamais vu aux JO".
Le vétéran tricolore devrait revenir en lice pour l'alléchant relais 4x100 m quatre nages si les Bleus franchissent les séries samedi: il a spécifiquement travaillé le 100 m pour finir ses Jeux en apothéose.
Maxime Grousset devait initialement accompagner Manaudou en finale du 50 m mais a finalement privilégié le 100 m papillon, où il avait décroché en 2023 son premier titre mondial sans travailler spécifiquement la distance.
Bien lui en a pris puisqu'il s'est offert un ticket pour la finale samedi soir en signant le 2e chrono des demi-finales, en 50 sec 41, derrière le Hongrois Kristof Milak, adversaire malheureux de Marchand sur 200 m papillon. Clément Secchi a en revanche été éliminé, tout comme Charlotte Bonnet en demi-finales du 400 m quatre nages.
Dans la dernière finale du soir, le 200 m dos, l'Australienne Kaylee McKeown a conservé son titre, trois jours après s'être offert le même doublé sur 100 m dos. L'Américaine Regan Smith la Canadienne Kylie Masse complètent le podium.