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Les Jeux olympiques approchent à grands pas. Le vendredi 26 juillet, les athlètes du monde entier entameront leur course vers la plus prestigieuse des médailles. Pour être sûrs que tout se passe dans les règles, de nombreux contrôles anti-dopage sont prévus.
La lutte antidopage aux JO se prépare depuis de longs mois. Plus d'un millier de personnes contrôleront quelque 4.000 sportifs pendant la compétition, sous l'oeil de l'Agence mondiale antidopage (AMA) récemment mise en cause pour sa gestion de l'affaire de nageurs chinois contrôlés positifs mais non sanctionnés avant les JO de Tokyo.
L'International Testing Agency (ITA) aux commandes
Créée en 2018 et financée en partie par le Comité international olympique (CIO), l'International Testing Agency, ou Agence de contrôles internationale (ITA), planifie, organise et gère les résultats des contrôles antidopage pendant les Jeux. Elle a déjà deux éditions dans les jambes: Tokyo en 2021 et Pékin en 2022, et sera entièrement aux commandes à partir de l'ouverture du village olympique, aux alentours du 18 juillet.
En réalité, elle a déjà pris depuis mi-avril une partie du manche et échange avec les fédérations internationales et les agences nationales antidopage pour mieux cibler les contrôles. "S'il y a des athlètes qui se dopent, ils vont le faire avant les JO donc la phase avant les JO est très importante", explique une porte-parole de l'ITA à l'AFP.
Les qualifications aux Jeux se terminent tardivement, il faut donc surveiller avant les JO tous ceux et celles qui peuvent décrocher une place, soit près de 40.000 sportifs sur les 10.000 places finales.
Aux Jeux de Tokyo, il y a trois ans, 6.200 échantillons avaient été prélevés sur environ 4.000 sportifs, pour aboutir à quelques cas positifs. Aux Jeux d'hiver de Pékin, en 2022, l'affaire de la jeune patineuse russe Kamila Valieva, contrôlée avant les JO à la trimétazidine, et suspendue quatre ans depuis, avait défrayé la chronique.
Comment sont décidés les contrôles?
Se basant sur un suivi permanent, sur les compétitions, sur les passeports biologiques (qui retracent le suivi des variables biologiques d'un sportif) ou sur des lanceurs d'alerte... les contrôles sont décidés selon de multiples critères.
Certaines disciplines, comme l'haltérophilie par exemple, sont davantage visées. Tel athlète est jugé à risque en raison d'une explosion de sa performance. Un pays où la corruption fait rage sera particulièrement testé.
Ceux qui montent sur le podium ou battent des records sont systématiquement testés. Au total, quelque 4.000 sportifs sur les 10.000 présents devraient être contrôlés, d'après l'ITA. Inutile de contrôler tout le monde, il vaut mieux cibler, estiment les autorités antidopage.
Des nageurs chinois, au centre d'une enquête de la chaîne de télévision allemande ARD et du New York Times, et contrôlés positifs avant les JO de Tokyo sans être sanctionnés sont contrôlés et surveillés de près, selon une source de l'antidopage.
300 contrôleurs et 800 "chaperons"
Pour recueillir les échantillons d'urine ou de sang, plus de 300 contrôleurs (DCO, ou Doping Control Officer dans le jargon), dont un tiers sont Français, vont se déployer, cornaqués par l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD).
Les athlètes seront aussi escortés par des "chaperons" (800 au total avec les Jeux paralympiques), des bénévoles recrutés par le comité d'organisation des JO. En effet, les organisateurs sont responsables de "collecter les échantillons" et de la logistique, comme l'explique à l'AFP David Herbert, responsable anti-dopage du Cojo.
Au total, une cinquantaine de stations antidopage ont été installées sur les sites olympiques ainsi qu'au village. Le Cojo doit aussi gérer le transport des échantillons jusqu'au laboratoire à Orsay, au sud de Paris. Il se fera en véhicule sur les voies olympiques et par avion de Tahiti pour les surfeurs.
Les sportifs qui ne logent pas au village olympique, comme les basketteurs américains par exemple, doivent donner leur localisation et sont susceptibles de voir un contrôleur antidopage frapper à la porte de l'hôtel.
Ou sont envoyés les échantillons?
Flambant neuf, le laboratoire basé à Orsay sur le campus universitaire de Saclay, fera tourner ses machines pour analyser les échantillons ce qui prend plusieurs heures. Nouveauté pour se conformer au standard mondial de l'antidopage, il sera possible de réaliser des tests génétiques.
L'Agence mondiale antidopage (AMA) sera elle présente physiquement via un programme d'observateurs, qui fera des commentaires au quotidien. Depuis le mois d'avril, l'AMA est dans la tourmente après les révélations au sujet de 23 nageurs chinois contrôlés positifs et non sanctionnés.
En cas de litige, le tribunal arbitral du sport (TAS) aura une chambre éphémère à Paris le temps des JO, qui sera hébergée au tribunal judiciaire de Paris.