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L'équipe de France de hand a évité le plus grand fiasco de son histoire, la perte de son titre olympique dès la phase de poules, mais s'est fait un peu peur dimanche contre la Hongrie (24-20) pour décrocher sa place en quarts de finale dans l'Arena Paris Sud survoltée.
Les Bleus rejoignent ces quarts par la petite porte, la quatrième place de la poule B (5 pts), la dernière qualificative, avec deux défaites (pour débuter), un nul et deux victoires (pour terminer).
Ils affronteront l'Allemagne mercredi au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d'Ascq (Nord), lieu de la phase finale qu'ils espèrent le début d'une nouvelle aventure, libérés.
"Après ce qu'on a vécu, aller chercher (la qualification, NDLR) comme ça, à l'arrache... C'était pas beau, un petit match à l'ancienne, mais j'espère que ça a forgé notre caractère et que maintenant on aura envie de tout lâcher sur un match" a lancé Valentin Porte.
La pression justement pesait sur leurs épaules de champions d'Europe et olympiques en titre avant ce match qu'ils ne devaient pas perdre pour éviter une première sortie de route avant la phase finale.
Et une fin de carrière en eau de boudin pour la légende Nikola Karabatic, qui espère remiser les baskets à 40 ans sur une quatrième médaille d'or aux JO.
Ils ont gagné ce dernier match, portés par l'élan de leur nul miraculeux contre l'Egypte (26-26) suivi d'un succès contre la lanterne rouge argentine (28-21).
Aidés, aussi, par les quelque 5.000 supporters (moins une centaine de Hongrois) de l'Arena Paris Sud, qui ont joué leur rôle de huitième homme, recouvrant les premiers chants magyars, poussant les troupes en "défense, défense" et lors des temps faibles, exultant sur les buts ou les arrêts de Vincent Gérard.
- Gérard décisif -
Après avoir gagné son contre-la-montre pour disputer ses derniers JO, le gardien de 37 ans Vincent Gérard a été le fer de lance des Bleus (7/15 à la mi-temps, 11/30 au final), grand artisan du début de match réussi (6-2 au bout de 12 minutes).
C'est aussi en partie lui qui a sorti les Bleus de l'ornière après leur énorme trou d'air en début de seconde période.
Moins hermétiques en défense, transpercés par les missiles de Gabor Ancsin (4/6), retombant dans leurs approximations en attaque, pris dans la tenaille hongroise, ils ont peu à peu perdu pied, encaissant un 8-2 pour se retrouver menés de deux unités à l'entame du dernier quart d'heure (16-18).
Ils ont réussi à ne pas sombrer, repassant devant à seulement huit minutes de la fin, sur un but en contre-attaque de Porte (20-19).
"On n'a pas paniqué, on a continué à prendre les shoots qu'il fallait prendre. Et on savait qu'il fallait +remettre le fer+ dans la défense" a expliqué Nedim Remili.
- "Revenir à la base" -
Le retour français porte le sceau en partie des arrêts de Gérard et d'une défense retrouvée, la planche de salut depuis trois matches face aux difficultés offensives, illustrées par la performance encore décevante de Remili (3/6 et quelques ballons perdus).
"Ce n'est peut-être pas le beau jeu mais moi personnellement ça m'excite" a souligné Ludovic Fabregas.
"On a regardé des clips des Experts (les Bleus qui ont régné sur le hand de 2009 à 2017, NDLR) on s'est dit +on va revenir à la base, on va gagner les matchs 15-10, 15-12+. Aujourd'hui c'est notre force et si ça doit être notre manière d'aller gagner le titre, on ira comme ça" a poursuivi Remili.
Après un arrêt de Gérard, Elohim Prandi, très précieux par son tir de loin (7/12), a offert une grosse bouffée d'oxygène aux Bleus (22-19, 55e), complètement libérés par un but de Fabregas à la suite d'un tir hongrois contré par les grands bras de Karl Konan (23-19, 57e).
Le défenseur a alors invité le public à faire encore plus de bruit pour ces Bleus qui verront la phase finale. Par la petite porte, qu'ils espèrent laisser ouverte le plus longtemps possible.