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Choisi en 7e position jeudi lors de la draft NBA par les Indiana Pacers qui l'ont immédiatement transféré à Washington, l'ailier Bilal Coulibaly a vécu une progression fulgurante cette saison aux côtés de Victor Wembanyama à Boulogne-Levallois, après avoir connu une poussée de croissance soudaine, pendant le Covid.
Avant de faire une irruption fracassante cette saison dans l'effectif pro des Mets 92, l'ailier de bientôt 19 ans a grandi à Courbevoie, à l'ombre des tours de La Défense où son ami d'enfance et ancien voisin, Lony Jean-Baptiste, se souvient d'un joueur "au-dessus des autres, il dominait".
"Dès qu'on avait un moment on allait jouer au basket (...) Plus jeune il aimait bien les Pacers d'Indiana, il était fan de Paul George", maintenant aux Clippers de Los Angeles, ajoute-t-il.
C'est vers l'âge de neuf ans que Coulibaly s'est mis à la balle orange au Courbevoie Sport Basket, après avoir notamment essayé le judo.
"C'était mon joueur majeur, il tournait à 30 points de moyenne et aurait pu facilement en mettre 50. Parfois je lui interdisais même de dribbler main droite sur certains quart-temps, sinon c'était trop facile pour lui", se souvient pour l'AFP son ancien entraîneur en U13 Manuel de Carvalho, actuel directeur sportif du club.
En 2017, le petit Bilal gagne même le championnat de France des U13 avec la sélection des Hauts-de-Seine aux côtés de Wembanyama.
- 18 centimètres en deux ans -
Rapidement, vu son talent, Coulibaly doit intégrer une plus grosse structure.
Après avoir failli rejoindre Nanterre, il atterrit finalement au Levallois Sporting Club, porte d'entrée vers le centre de formation des Metropolitans 92.
Le responsable du centre, Philippe Sudre, se souvient des qualités qui l'ont rapidement marqué: "Sa fluidité avec la balle, son aisance, sa manière de lever la tête et de prendre l'information".
En 2020 et 2021, à cause de la pandémie de Covid-19, Coulibaly ne joue que trois matches.
Un mal pour un bien pour lui, qui connaît à cette période une poussée de croissance soudaine et spectaculaire: 18 centimètres en deux ans.
"Ca lui a permis de prendre son temps, de s'épanouir dans son corps", rembobine Philippe Sudre, son ancien entraîneur en U18.
"A cause de cette croissance soudaine, il a manqué de vitamine, il était un peu affaibli. C'est quelque chose qu'on retrouve couramment chez les garçons qui ont des poussées de croissance comme ça. Mais il était suivi par le staff médical", ajoute-t-il.
Parallèlement, Coulibaly est scolarisé dans un lycée de Boulogne-Billancourt et décroche son bac en 2022.
"Sa mère travaille dans le milieu scolaire, elle est portée sur les études. Son père travaille dans le milieu bancaire. Bilal a des parents très équilibrés et c'est un garçon intelligent", explique Manuel de Carvalho.
- "Presque trop collectif" -
Sur les terrains de Levallois, Coulibaly, formé en tant que meneur, se décale à l'aile, où sa nouvelle taille (2,03 m aujourd'hui selon le site internet de la NBA) et son envergure - 2m20 - lui permettent de s'exprimer au mieux.
Très bon en défense, avec un potentiel athlétique impressionnant, il voit sa cote exploser pendant les play-offs, malgré un tir extérieur encore irrégulier.
"C'est tout sauf une surprise. Depuis décembre pratiquement toutes les franchises m'ont appelé pour avoir des infos sur lui", indique Philippe Sudre.
Ses anciens coaches n'ont aucun doute sur sa facile adaptation en NBA. "Il rentre toujours dans les équipes en respectant la hiérarchie", explique Philippe Sudre.
"D'une certaine manière il est presque trop collectif, il devrait plus jouer pour lui de temps en temps", ajoute Manuel de Carvalho.
"Il est très humble, il y a des choses qu'il n'ose pas faire parce qu'il est très respectueux de ses coéquipiers et de ses ainés. Quand il prendra vraiment conscience que ce n'est plus un enfant, que ce n'est plus le +petit+ de l'équipe, il va se lâcher", prédit-il.