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"On se fout de nous?": en rentrant de vacances, Eric est stupéfait par l'annonce du commandant de bord, "tout le monde était perplexe"

En rentrant de vacances, l'avion d'Eric a dû faire une halte à l'aéroport de Liège avant de terminer son trajet jusque l'aéroport de Bruxelles. Une situation qui interroge ce Namurois, sa vie a-t-elle été mise en danger ?

Après un séjour au soleil dans la station balnéaire de Sharm El-Sheikh, au bord de la mer Rouge, en Egypte, Eric et son épouse rentraient en Belgique via un vol direct qui devait les ramener à Bruxelles. Si le départ du vol a été retardé et que quelques perturbations se sont faites ressentir, c'est surtout la fin du voyage qui va préoccuper le couple. 

Est-ce qu'il y a un risque qu'on s'écrase ?

"Le commandant de bord nous avertit que faute de carburant, on doit s'arrêter à Liège", raconte Eric. L'annonce plonge les occupants dans la stupeur : "Tout le monde était un peu perplexe. On se disait : 'Est-ce qu'on se fout de nous ? Est-ce qu'il y a un risque qu'on s'écrase ?'". "On a eu peur, mais quand on a vu le personnel de bord rester calme et répondre à nos questions sans panique, on s'est dit qu'il devait y avoir des réserves."

La halte et le reste du trajet jusque Bruxelles se passent bien, mais cet arrêt inopiné interroge fortement notre témoin. "J'ose imaginer qu'ils ne font pas le plein de l'avion en mettant 'juste juste juste' le minimum. Est-ce que c'est une question d'économie ? Qui gère ça ? Est-ce le pilote qui doit gérer son remplissage ? Est-ce qu'il y a eu une erreur à Sharm El-Sheikh et qu'ils ont mal rempli ? J'aimerais bien avoir des explications de la part de TUI fly.

Une consommation plus élevée que prévu

Contactée, la compagnie TUI, qui opérait le vol, confirme cette déviation ainsi que la justification donnée par le personnel de bord. "L’avion a traversé différentes zones de turbulences et a consommé plus de carburant que prévu, surtout sur la fin du vol. Il faut toujours une marge de sécurité pour le niveau de carburant à ‘atterrissage et l’avion a donc dû être ravitaillé à Liège. Après quoi, il a directement repris la route de Bruxelles", fait savoir Sarah Saucin, la porte-parole de la compagnie. 

 Si, comme le redoutait Eric, les compagnies ne mettent pas "juste juste" le carburant nécessaire, les avions ne font pas le plein de fuel pour autant à chaque vol. C'est mathématique. Plus un avion est lourd et plus il va consommer de carburant. Donc des calculs sont faits avant chaque vol pour savoir de combien de carburant l'avion a besoin pour effectuer son vol, auquel on ajoute une quantité de réserve qui doit servir en cas d'imprévu (turbulences, fort vent contraire, nécessité d'atterrir ailleurs, etc.). 

"Si l'avion doit descendre en altitude pour éviter un orage ou d'autres perturbations, alors l'avion va consommer beaucoup plus (car l'air est plus dense, ndlr) et là, sur base des calculs qu'on fait pratiquement toutes les demi-heures, on estime qu'il vaut mieux dérouter l'avion et se poser à un autre aéroport pour des raisons de sécurité", explique l'ancien pilote Behrouz Shahabpour. 

Des règles bien établies

Ajouter 1.000 litres de carburant pour un vol de 10h entraîne une consommation d'un quart de ces 1.000 litres, rien que pour les transporter. Il faut donc trouver le parfait équilibre entre le budget, l'écologie et la sécurité. 

"Tout ce qui concerne les règles de carburant est extrêmement bien décrit dans les règles de l'autorité aéronautique. Les équipages vont le respecter d'autant mieux que les ordinateurs de bords détectent tout", assure Alain Vanalderweireldt, le président de l'association belge des pilotes. 

Les cas de déviation de vols pour cette raison sont très rares et les accidents encore plus, même s'ils restent possibles. 

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