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À la peine et dos au mur avant le match, l'équipe de France de basket a retrouvé des couleurs et livré le match quasi parfait au bon moment, plein d'abnégation, pour éliminer le Canada (82-73) mardi en quarts de finale du tournoi olympique dans un Bercy incandescent.
Les Bleus poursuivent leur route, qui passera jeudi par une demi-finale contre le champion du monde allemand, au bout d'un combat acharné, qui donne du crédit à l'idée selon laquelle les sélections françaises sortent parfois le meilleur d'elles-mêmes quand elles sont moribondes, ou presque.
Ils avaient attaqué le tournoi olympique sur une série de quatre défaites, et ont connu à Lille une phase de poules difficile, avec une victoire poussive contre le Brésil (78-66) puis miraculeuse contre le Japon (94-90 a.p.) suivie d'une lourde défaite contre l'Allemagne (85-71).
Après laquelle ils se sont offert un petit psychodrame sur la place publique, Evan Fournier critiquant le schéma de jeu, s'attirant en retour les foudres de Collet.
"Il s'est passé beaucoup de choses, on s'est parlé entre nous, on a parlé avec le staff, on a fait des petits changements qui ont été bénéfiques pour ce match-là. On était morts de faim" a raconté le meneur Andrew Albicy.
Les doutes sont balayés après cette revanche éclatante contre le Canada, qui les avait laminés au Mondial-2023 (95-65) pour précipiter leur élimination dès le premier tour, puis de nouveau battus en match de préparation à Orléans en juillet (85-73).
Ce succès face à l'un des favoris pour le podium, invaincu en phase de groupes, porte le sceau de l'identité défensive qu'a justement voulu réinsuffler Collet à son équipe après la déroute du Mondial.
- Fournier, retour en grâce -
Elle a porté les Bleus dès le début d'un match où ils se se sont montrés d'abord souverains, limitant les Canadiens à 29 points à la mi-temps (45-29). Avant de faire le dos rond face au retour des partenaires de Shai Gilgeous-Alexander (27 pts).
Les Canadiens sont revenus à six points dès le début du dernier quart-temps (61-55, 32e), puis à cinq à quatre minutes du buzzer (65-60), écart qu'ils accusaient toujours à deux minutes de la sirène (66-61).
La France a plié mais n'a jamais rompue, dans le sillage de ses combattants de l'intérieur, Guerschon Yabusele (22 pts et 5 rebonds) et Mathias Lessort (13 pts et 5 rbds), d'Isaïa Cordinier (20 pts à 4/5 longue distance) qui réalisé son meilleur match en sélection, et de Fournier (15 pts à 3/6 à 3 pts).
L'arrière, chef de file d'attaque lors des dernières campagnes mais en grosse difficulté depuis le début de l'été, est sorti de sa boîte au meilleur moment.
Pour marquer notamment, dans Bercy résonnant encore de La Marseillaise chantée à gorges déployées, un tir primé à environ neuf mètres du panier, au buzzer, pour redonner 10 longueurs d'avance à 55 secondes de la fin (76-66).
- L'Allemagne en demies -
"Vous savez, ces deux dernières années il s'est passé beaucoup de choses pour moi, mais je n'ai jamais perdu la confiance. J'ai été discret tout le match, ça m'a donné des opportunités sur la fin de match, j'ai su les saisir" a déclaré Fournier au micro de France Télévisions.
"On est resté ensemble, malgré tout ce qui a pu se dire, se passer, en coulisses ou pas, on est resté solidaire avec le staff", a-t-il ajouté.
Trente secondes après son tir venu d'ailleurs, la qualification était dans la poche, après un panier de Victor Wembanyama (7 pts 12 rbds et 5 pd), muselé mais précieux au rebond en toute fin de match.
L'épilogue d'un match où les Bleus ont défendu chaque possession canadienne avec acharnement, prenant les Nord-Américains à leur propre jeu et tirant les leçons des deux défaites concédées face à eux en moins d'un an.
Attendu comme un adversaire possible des États-Unis, le Canada prend de plein fouet la porte des quarts. Les Bleus essaieront de la maintenir ouverte encore au moins un match de plus pour atteindre de nouveau la finale, trois ans après le huis-clos de Tokyo. Il y aura jeudi un peu plus de bruit.