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Dominante en défense, inspirée en attaque, l'équipe de France féminine de basket a débuté idéalement ses Jeux olympiques face au Canada (75-54) lundi au Stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d'Ascq.
Cette victoire permet aux Bleues de prendre la tête du groupe B juste devant le Nigeria, qui a surpris l'Australie en début de journée (75-62).
Dans l'enceinte de la banlieue lilloise en fusion, les Françaises sont encore montées en puissance par rapport à leur préparation conclue sans la moindre défaite. Dans le jeu, surtout, elles ont mis en place une identité claire axée sur la défense.
C'est dans ce secteur qu'elles ont le plus impressionné, en particulier dans le deuxième quart-temps où, dans le sillage du cinq composé de Leïla Lacan, Gabby Williams, Janelle Salaün, Valériane Ayayi et Marième Badiane, elles n'ont concédé que deux points!
"On sait que grâce à notre identité défensive et à l'équipe qu'on a, quand on insuffle cette pression défensive sur 40 minutes, au bout d'un moment les équipes lâchent et c'est pour ça que les écarts sont des fois aussi conséquents", a affirmé la meneuse Romane Bernies.
Globalement, les joueuses de Jean-Aimé Toupane ont considérablement gêné les mises en place des Canadiennes, volant neuf ballons. Les joueuses d'Amérique du Nord ont perdu 25 ballons, qui ont souvent donné lieu à des points en transition.
"On se fait confiance en défense: je sais que je peux prendre plus de risques, piquer un ballon, être plus haute, parce qu'il y a quelqu'un derrière", s'est réjouie l'arrière Gabby Williams.
- Les points répartis -
Cette assise défensive a compensé le manque d'adresse extérieure des Françaises en première période (3/13), qui a même empiré par la suite (8/31 au total).
Le sélectionneur des Bleues, qui demande depuis le début de son mandat à son équipe de jouer avec beaucoup d'intensité, a dû apprécier tant les Canadiennes ont été étouffées par moments.
Le collectif tricolore s'est aussi exprimé au cours de cette première rencontre olympique, lors de laquelle aucune joueuse n'a monopolisé le ballon.
Plusieurs individualités ont néanmoins émergé. Williams a été omniprésente des deux côtés du parquet (douze points, cinq interceptions). Inarrêtable en pénétrations, que ce soit main gauche ou main droite, elle a aussi bien servi ses coéquipières (huit passes décisives).
La Franco-Américaine a eu du mal à maîtriser ses émotions dans cette atmosphère de feu: "J'ai failli pleurer pendant la Marseillaise, c'était vraiment incroyable. En plus, c'était le premier match que ma famille voyait en direct de moi en équipe de France, donc il y avait beaucoup d'émotions ce soir."
- Leïla Lacan brillante -
L'intérieure Marième Badiane a aussi joué une partition très complète (treize points, six rebonds) et s'impose désormais comme l'évidence au poste N.5, à l'inverse d'Iliana Rupert, qui n'a pas disputé la moindre minute.
Au poste de meneuse, une hiérarchie semble aussi s'établir, avec le déclassement probable de Marine Fauthoux, qui a débuté le match mais a disputé moins de quatre minutes, loin des 18 minutes de Leïla Lacan et des 17 minutes et quelques de Bernies.
Lacan s'est révélée au cours de ce match, que ce soit en défense ou en attaque, où elle a su organiser le jeu et se créer des tirs. Malgré son jeune âge (20 ans), le poste de meneuse pourrait lui échoir rapidement.
"C'est énorme ce qu'elle a fait, a soufflé Williams. Elle a 20 ans, et d'être dans cette salle, avec cette ambiance, c'est pas facile, même moi j'étais stressée! Ça montre le travail qu'on fait depuis deux mois."
Les Bleues auront l'occasion de confirmer cette bonne entrée en matière jeudi (17h15) contre le Nigeria.