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L'Ougandais Joshua Cheptegei, roi des courses de fond, a remporté l'or olympique du 10.000 m, premier titre décerné sur la piste violette du Stade de France aux Jeux de Paris vendredi.
Déjà titré sur 5.000 m à Tokyo en 2021, en plus de l'argent du 10.000 m, le triple champion du monde de la discipline a complété à 27 ans son formidable palmarès grâce à 500 derniers mètres de folie, pour couper la ligne en 26 min 43 sec 14, devant l'Ethiopien Berihu Aregawi (26:43.44) et l'Américain Grant Fisher (26:43.46).
Cheptegei avait annoncé que les Jeux de Paris seraient son dernier grand défi sur la piste, avant de se consacrer à la route et ses courses lucratives, lui qui a fait ses débuts sur marathon en décembre dernier.
"Il y a 16 ans je regardais l'immense Kenenisa Bekele gagner à Pékin (JO de 2008), ça a planté une graine dans mon coeur, je voulais, un jour, devenir champion olympique", a commenté le vainqueur.
Cinq fois titrés sur les sept derniers JO, les Ethiopiens, dont le tenant Selemon Barega, se sont relayés pour mener un rythme d'enfer (mi-course en 13:23.07), sans parvenir à décrocher leur rival ougandais, auteur du 10.000 m le plus rapide de l'histoire olympique, avant de viser un nouveau podium sur le 5.000 m.
Dans le paquet jusqu'à trois tours de l'arrivée, le Français Jimmy Gressier a pris la 13e place et battu le record de France en 26 min 58 sec 67. Son compatriote Yann Schrub, vice-champion d'Europe au mois de juin, a lui abandonné peu après la mi-course, s'allongeant sur la piste, visiblement à bout de forces.
- "Curiosité" -
Plus tôt, la Néerlandaise Sifan Hassan, triple médaillée olympique à Tokyo en 2021 (or du 5.000 et 10.000, bronze du 1.500 m), avait débuté son impossible défi en passant facilement les séries du 5.000 m.
La fondeuse s'attaque à un nouveau triplé fou à Paris, celui de la légende tchèque Emil Zatopek, sacré sur 5.000 m, 10.000 m et marathon aux JO-1952 à Helsinki.
Il reste encore 57,195 km à haute intensité à parcourir à Hassan, qui a rendez-vous lundi en finale du 5.000 m, notamment face à la Kényane Faith Kipyegon et l'Ethiopienne Gudaf Tsegay.
"C'est la curiosité qui me pousse à faire toutes ces courses. Quand je suis à la maison, j'ai toujours envie de faire quatre ou cinq épreuves. Et une fois dans le stade, je me dis: +Bon sang, pourquoi est-ce que je fais ça ? Pourquoi j'ai décidé de faire ça ? Je n'aurais pas dû !+", a-t-elle souri.
La session a été marquée par le premier record du monde de ces Jeux en athlétisme, avec la nouvelle marque de référence du relais 4x400 m mixte réussie dès les séries par les Etats-Unis (3:07.41), qui ont largement amélioré leur propre record (3:08.80 en 2023).
- Les Bleus en finale du 4x400 m mixte -
Les Américains se sont même permis de réussir cette prouesse avec une équipe "B" (Vernon Norwood, Shamier Little, Bryce Deadmon et Kaylyn Brown) et pourraient encore accélérer en finale samedi. La discipline, récente et peu courue, avait été ajoutée au programme olympique à Tokyo en 2021.
Le collectif français a fait belle impression avec le deuxième chrono des séries en 3 min 10 sec 60, nouveau record de France pour le quatuor Muhammad Abdallah Kounta, Louise Maraval, Téo Andant et Amandine Brossier.
Les Bleus ne possèdent a priori pas de marge pour aller beaucoup plus vite samedi, à l'inverse d'autres nations qui ont reposé leurs stars en série, comme les Pays-Bas avec Femke Bol.
Au lendemain du coup de massue avec le forfait de Kevin Mayer pour le décathlon, les Bleus ont connu une belle fin de journée à Saint-Denis: la porte-drapeau Mélina Robert-Michon (disque) et Ilionis Guillaume (triple saut) se sont qualifiées pour la finale de leur discipline, Rénelle Lamote atteignant elle les demies du 800 m.