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Argentine: les rugbymen inculpés se rapprochent d'un retour en France

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Andres LARROVERE

Les deux rugbymen français inculpés de viol depuis près de deux mois en Argentine se sont rapprochés lundi d'un retour en France, le parquet recommandant qu'ils soient autorisés à quitter le pays, feu vert que doit encore valider une juge mardi.

Le parquet de Mendoza (ouest) "a autorisé la sortie du pays, pour qu'ils puissent voyager en France", de Hugo Auradou et Oscar Jegou, mais leur sortie "concrète et effective" reste liée à une audience mardi et à la décision d'une magistrate des détentions et libertés, a indiqué à la presse Martin Ahumada, porte-parole de la justice provinciale.

"Sur le plan procédural, nous devons attendre l'audience" prévue mardi à 11H30 locales (14H30 GMT) au Pôle judiciaire de Mendoza. Cette audience doit valider des résultats d'expertises psychologiques, derniers actes d'enquête attendus.

S'il y a extension des expertises -- que sollicitent les avocats de la plaignante --, "nous verrons s'ils (les joueurs) doivent être ici ou non. S'il n'y pas d'extension, l'autorisation de quitter le pays sera définitivement accordée", a expliqué M. Ahumada.

Les joueurs pourraient alors regagner la France par le premier vol direct et s'y trouver potentiellement dès mercredi matin.

- Retour "assorti de règles" -

Les deux internationaux de 21 ans restent inculpés de viol aggravé car en réunion. Les faits présumés seraient survenus dans la nuit du 6 au 7 juillet dans une chambre d'hôtel de Mendoza, où le XV de France venait de remporter un test-match contre l'Argentine.

Les joueurs affirment que les relations sexuelles avec la plaignante, une Argentine de 39 ans rencontrée en boîte de nuit, étaient consenties. Et ils nient toute violence, alors que l'avocate de la plaignante a évoqué "une violence terrible".

Les dernières semaines ont marqué une inflexion sensible dans le dossier. Les joueurs, qui ont passé une dizaine de jours en détention début juillet, puis avaient été assignés à résidence, ont été remis en liberté le 12 août par le parquet. Celui-ci avait alors souligné "des contradictions notoires, incohérences, zones grises" dans la version de la plaignante.

Les joueurs, qui ont depuis récupéré leurs passeports, ont quitté Mendoza pour Buenos Aires mardi dernier. Le même jour, leurs avocats déposaient une demande formelle de non-lieu et, vendredi, ils sollicitaient de la justice de les laisser quitter l'Argentine.

Le feu vert donné par le parquet au retour en France est "assorti de règles", a précisé lundi M. Ahumada. Les joueurs doivent notamment "se présenter s'ils sont convoqués au consulat d'Argentine en France, établir une adresse réelle et virtuelle", voire "se présenter à Mendoza (1.000 kilomètres de Buenos Aires) si cela leur est demandé".

- Récusation des procureurs déboutée -

Potentiel tournant dans le dossier lundi, les avocats de la plaignante ont déposé une demande de récusation des deux procureurs chargés de l'enquête, pour selon eux, "violence mentale et manque d'objectivité".

Listant une série de griefs et manquements dans l'enquête, ils ont accusé les magistrats d'avoir "jugé au lieu d'enquêter".

Les avocats, qui anticipaient un feu vert imminent pour un départ des joueurs d'Argentine, déplorent dans leur argumentaire qu'"ils vont être récompensés par une autorisation à retourner dans leur pays (...) reprenant le cours de leur vie normale, tandis que la plaignante souffre de préjudices irréparables".

Après une tentative de suicide il y a dix jours, celle-ci reste hospitalisée, ont-ils rappelé.

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A l'issue d'une audience ad hoc lundi, le ministère public de Mendoza a débouté la demande de récusation, arguant dans un communiqué que "l'hypothèse alléguée, c'est-à-dire la perte d'objectivité des magistrats impliqués, n'a pas été prouvée" par les requérants.

L'avocat français des joueurs, Antoine Vey, avait dénoncé dans la demande de récusation "une énième manœuvre dilatoire, (qui) ne change en rien la phase du dossier", ni "les éléments de fond". "Nous attendons toujours le retour des joueurs en France dans les prochaines heures", a-t-il ajouté.

Aucune date n'a encore été fixée pour un examen de la demande de non-lieu, mais celle-ci pourrait intervenir dans un laps de quelques jours.

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