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La solidité de la défense, marque de fabrique de Didier Deschamps, est pour le moment la principale satisfaction côté français après deux matches disputés à l'Euro-2024, en attendant le retour de Kylian Mbappé, chargé de réveiller un secteur offensif stérile.
Il y a trois mois, les Bleus avaient suscité l’inquiétude, encaissant quatre buts en deux rencontres amicales, face à l'Allemagne (défaite 2-0) et au Chili (victoire 3-2), les 23 et 26 mars. Le contexte n'avait évidemment rien à voir avec une phase finale d'une grande compétition mais on avait eu peine à reconnaitre la patte du sélectionneur, pour qui tout repose avant tout sur la notion de bloc.
Depuis l'entame de l'Euro, à défaut de produire un jeu flamboyant, les vice-champions du monde ont au moins renoué avec leur ADN, celui qui leur a permis de parader au sommet du football mondial avec trois finales en quatre tournois (Euro-2016, Mondial-2018 et Mondial-2022).
Le match contre les Pays-Bas (0-0), vendredi, en a été une belle illustration, les Tricolores n'ayant laissé que des miettes aux Oranje, affichant une maîtrise collective quasiment totale, uniquement contre-balancée par leur déchet en attaque.
En Allemagne, le coffre-fort français est bien tenu par la paire de défenseurs axiaux Dayot Upamecano-William Saliba, un duo inédit qui n'a pour l'instant été que très rarement pris en défaut. Les deux arrières ont passé avec succès leur premier gros test vendredi à Leipzig et, sauf pépin ou turn-over pour les faire souffler, ils semblent indéboulonnables.
Upamecano, relégué au rang de remplaçant au Bayern Munich, a jusqu'ici fait oublier les sautes de concentration dont il était souvent coutumier en club ou en équipe nationale, alors que Saliba, préféré à Ibrahima Konaté, en manque de temps de jeu à Liverpool, est la très bonne surprise du Championnat d'Europe malgré un positionnement dans l'axe gauche loin d'être naturel pour lui.
Mais c'est surtout au milieu que Deschamps a semble-t-il retrouvé la formule magique. Pour étouffer les velléités offensives bataves, le technicien a ressorti de son chapeau le schéma qui avait mené les Bleus à leur deuxième sacre mondial en Russie en 2018: un 4-4-2 avec Adrien Rabiot à gauche dans le rôle tenu à l'époque par Blaise Matuidi.
- L'attaque, gros bémol -
Avec N'Golo Kanté, toujours aussi bluffant après deux ans d'absence et un exil dans un championnat mineur, en Arabie saoudite (Al-Ittihad), et le rétablissement d'Aurélien Tchouaméni après une longue blessure au pied gauche, la France possède un entre-jeu qui a peu d'équivalent sur la scène continentale.
"Comme sur le premier match (victoire face à l'Autriche 1-0, ndlr), on a été solide défensivement, on a amélioré des choses au niveau pressing. On laisse très peu à l'adversaire, on est bien compact. La défense et le milieu ont fait un travail remarquable", a jugé Antoine Griezmann après le nul contre les Néerlandais.
Ce beau tableau est toutefois contre-balancé par un manque d'efficacité chronique devant la cage adverse, le gros bémol des dernières semaines. Hormis le but contre son camp du défenseur autrichien Maximilian Wöber, les Bleus n'ont toujours pas trouvé l'ouverture en trois rencontres, dont deux disputées sans Mbappé au coup d'envoi.
"Je fais en sorte de faire des choix pour avoir l'équipe la plus équilibrée, pour être capable de bien attaquer et de bien défendre. J'ai des regrets dans l'efficacité. Sans marquer, on ne peut pas gagner", a analysé Deschamps vendredi.
"La défense est clairement notre point fort mais il ne faut pas que ce soit au détriment de notre animation offensive, estime Olivier Giroud. On a eu des occasions (face aux Pays-Bas, ndlr), j'aurais été plus inquiet si on n'en avait pas eu".
"Il n'y a rien d'alarmant", pense aussi Griezmann, étrangement maladroit durant cet Euro.
La fracture du nez de Mbappé, absent contre les Hollandais, pèse bien sûr très lourd. Le staff compte bien récupérer son capitaine et leader pour affronter la Pologne mardi à Dortmund où les Bleus n'auront besoin que d'un point pour se hisser en 8e de finale. Avec le rétablissement de sa superstar, la France espère enfin retrouver son allant offensif.