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Clap de fin pour le procès Neymar après la volte-face du parquet

Le procès sur les irrégularités présumées ayant entouré le transfert de Neymar au FC Barcelone en 2013 doit s'achever lundi après la volte-face du parquet qui a fragilisé considérablement l'accusation.

"Ney" comme ses parents, qui s'étaient assis sur le banc des accusés au début du procès, auront la possibilité de s'exprimer une dernière fois par vidéo-conférence en toute fin de journée.

Outre Neymar et ses parents, deux ex-présidents du Barça, Sandro Rosell et Josep María Bartomeu, et un ancien dirigeant du club brésilien de Santos, Odilio Rodrigues Filho, sont jugés dans ce procès qui s'est ouvert il y a deux semaines à Barcelone.

Cette dernière audience intervient après un coup de théâtre, le procureur Luis Garcia ayant annoncé vendredi "retirer l'accusation contre tous les prévenus et pour tous les faits".

Le parquet avait initialement requis deux ans de prison et dix millions d'euros d'amende pour corruption à l'encontre de la star brésilienne du Paris SG, faisant siennes les accusations de la société brésilienne DIS qui assure avoir été escroquée durant ce transfert.

Mais le procureur a finalement estimé que les accusations de DIS "n'étaient pas construites sur des preuves" mais "sur des présomptions" et que le dossier relevait de la justice civile et non pénale.

Ce revirement a mis en lumière de profondes divergences au sein du parquet espagnol sur ce dossier complexe instruit à l'origine par des procureurs madrilènes avant que Barcelone ne récupère l'affaire.

S'il ne présage pas nécessairement de la décision du juge - qui va être mise en délibéré lundi et ne sera pas annoncée avant des semaines -, il fragilise en tout cas considérablement l'accusation.

- Réduction des peines requises par DIS -

Celle-ci repose désormais uniquement sur DIS qui représente dans ce procès l'"accusation particulière", particularité juridique permettant à la victime présumée du délit de requérir des peines.

Intervenant lundi devant le tribunal, l'avocat de DIS, Eliseo Martínez, a dénoncé le changement de posture du parquet.

"Nous ne partageons pas" cette vision "car si tel était le cas, le procès n'aurait pas eu lieu", a-t-il dit. DIS a toutefois réduit de moitié pour sa part la peine requise contre Neymar à deux ans et demi de prison contre cinq avant l'ouverture du procès.

Les avocats de Neymar ont réclamé de leur côté la condamnation de la société brésilienne à payer les frais de justice, l'accusant d'avoir été "de mauvaise foi".

Détentrice de 40% des droits de Neymar lorsque celui-ci évoluait à Santos avant son départ au Barça, DIS a porté l'affaire en justice en 2015, affirmant que le Barça, Neymar et sa famille puis Santos dans un deuxième temps, s'étaient alliés pour dissimuler le montant réel du transfert et "l'escroquer".

Elle leur reproche aussi de ne pas l'avoir informée de l'existence d'un contrat d'exclusivité signé en 2011 entre la star brésilienne et le Barça, qui a faussé - selon elle - le mercato.

Le Barça a initialement chiffré le coût du transfert à 57,1 millions d'euros (40 millions pour Neymar et sa famille et 17,1 pour Santos) mais la justice espagnole estime qu'il a en réalité coûté au moins 83 millions.

La société d'investissement brésilienne, qui a touché 6,8 millions d'euros sur les 17,1 officiellement versés au club brésilien, réclame 35 millions d'euros de dédommagement, soit la somme qu'elle estime avoir perdue dans l'affaire.

"Ney" et ses parents ont nié toute irrégularité devant le tribunal.

Le joueur, qui emmènera le Brésil lors de la Coupe du monde démarrant le 20 novembre au Qatar, a affirmé ne pas "se souvenir" d'avoir participé aux négociations de l'accord d'exclusivité de 2011, assurant s'en être remis aux choix de son père et signer ce qu'il lui disait de signer.

Le père de Neymar a soutenu de son côté que ce n'était pas à lui mais à Santos d'informer DIS de l'existence de négociations autorisées, selon lui, par le club brésilien dans une lettre.

Ce procès a été surnommé "Neymar 2", "Neymar 1" désignant l'affaire de fraude fiscale dérivant de ce même transfert qui s'était conclue en 2016 par un accord entre le parquet et le Barça, qui avait accepté de payer une amende de 5,5 millions.

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