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Le titre de champion d'Italie décroché jeudi soir par Naples, à cinq journées de la fin de la saison, est un "couronnement", s'est félicité Aurelio De Laurentiis, propriétaire et président du club depuis 2004.
"Merci! Merci! Merci!", a-t-il d'abord lancé aux plus de 50.000 tifosi qui étaient présents au stade Diego-Maradona de Naples pour suivre à distance, sur des écrans géants, le nul de leur équipe à Udine (1-1), synonyme de scudetto.
"Vous nous avez toujours dit que vous vouliez gagner, et on a gagné, et on gagné tous ensemble! Et maintenant, une grande fête contre la Fiorentina" dimanche, a-t-il ajouté à leur intention, depuis la pelouse de son club, sitôt le coup de sifflet final.
"C'est le couronnement d'une attente de 33 ans", a ensuite expliqué au micro du diffuseur DAZN le producteur de cinéma âgé de 73 ans, qui a repris en 2004 un club en faillite et relégué en troisième division. Sous sa présidence, le Napoli est rapidement remonté en Serie A puis s'est durablement installé dans les premières places jusqu'à ce titre, le troisième seulement de l'histoire de Naples après les deux premiers offerts par Diego Maradona en 1987 et 1990.
"Quand je suis arrivé, j'avais dit qu'il faudrait dix ans pour arriver en Europe, une promesse tenue de façon anticipée. Et ensuite, encore dix ans pour le 'scudetto', promesse également tenue (en avance)", a souligné le patron.
"Maintenant, ce qu'il manque, c'est de gagner de nouveau, et puis encore de nouveau, et la Ligue des champions (...) Ce n'est pas un point d'arrivée mais de départ", s'est-il enthousiasmé
Les supporters en feu
Dans les ruelles étroites, ils se sont massés autour d'écrans de télévision et de rétroprojection, installés sur les terrasses et les places, devant les églises.
Quelque 55.000 supporters ont également pris place dans le stade Diego-Maradona pour suivre le match sur des écrans géants.
Ils ont d'abord tremblé quand leur équipe qui ne devait pas s'incliner contre l'Udinese pour être assuré du titre, a concédé un but dès la 13e minute, avant l'égalisation et la libération grâce à l'inévitable Victor Osimhen au retour des vestiaires.
"Cela fait trop longtemps qu'on attend", rappelle Antonio De Roma, un étudiant de 20 ans. "C'est fou car en 1990, Maradona avait gagné le Mondial avec l'Argentine et le Scudetto avec Naples: mes parents me parlaient de ça et aujourd'hui je le vis !", lance-t-il, incrédule.
Echarpe sur le dos et bouteille de bière à la main, devant l'église de Sant'Angelo a Nilo, Alessandro De Luca, 19 ans, savoure. "Ca fait des années qu'on se sent relégués au second plan derrière les équipes du Nord. Je n'ai pas connu les 33 ans de disette, mais j'ai versé des larmes pour cette équipe et j'ai pleuré pour les défaites comme pour les victoires. Et aujourd'hui je pleure !", insiste l'étudiant.
"Des fous de football"
"Le football est vraiment dans notre ADN, nous sommes Italiens, mais surtout Napolitains, renchérit Antonio Esposito, 65 ans, sous la célèbre fresque géante dédiée au Pibe de Oro, dans les quartiers espagnols. Cette victoire est encore plus belle que la première (en 1987), on sent que Maradona est avec nous et nous protège".
"Nous l'avons gagnée, nous la méritons ! Contrairement à d'autres clubs qui ont acheté le championnat", ajoute-t-il en remerciant le staff qui est "parti de zéro".
Comme de nombreux Napolitains, il a enfilé un maillot bleu ciel à son chien. "Lui aussi est un supporter, il suit tous les matchs", rit-il.