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La fermeture des bars en région bruxelloise continue de susciter l'incompréhension des professionnels concernés. Invitée sur le plateau du RTL INFO 19H ce jeudi, la Fédération des brasseurs demande des explications. "Est-ce que le sommet des contaminations a vraiment lieu dans les cafés?", interroge alors Nathalie Poissonnier, directrice de la fédération.
Sa question, les cafetiers la posent aux experts depuis deux semaines et l'annonce de la fermeture des bars à 23H. "Moi je veux savoir d'où sortent ces indications scientifiques qui prouvent que la propagation vient réellement des bars", s'emporte Diane Delen, présidente de la Fédération des cafés de Belgique lors d'une interview par visioconférence.
Les coordonnées laissées dans les établissements à l'origine de la décision?
Depuis le 25 juillet, les clients des cafés et des restaurants doivent laisser leurs coordonnées avant de consommer. Une mesure destinée à mieux tracer la propagation du virus. Les experts affirment qu'elle aurait permis d'identifier les bars comme étant des foyers de contamination.
Aucun chiffre et aucune étude scientifique
Les experts ont cependant bien du mal à se justifier. "On a un certain nombre d'endroits, dont les cafés, qui sont repris par les services de traçage, mais les chiffres précis ne sont pas en ma possession", réagit ce vendredi Yves Van Laethem, porte-parole interfédéral de la lutte contre le coronavirus.
Pas de chiffre et pas d'étude scientifique. C'est ce que craignaient les professionnels de l'horeca, et c'est ce que confirment les autorités sanitaires de la région bruxelloise. "Si vous me posez la question 'Est-ce qu'on peut prouver scientifiquement qu'il y a plus de foyers dans les bars et les cafés', la réponse est non. Ce n'est pas scientifiquement qu'on peut dire qu'il y a le plus d'infections là", nous répond Inge Neven, de l'inspection de l'hygiène de la commission communautaire commune (Cocom).
Alors pourquoi fermer les bars? Les services de traçage ont localisé des foyers de contamination dans les cafés, les restaurants, les clubs de sport et même les salles de professeurs au sein des écoles. "En fait, c'est partout où on commence à être plus proche l'un de l'autre et où on ne respecte plus la distanciation", s'exprime Inge Neven.
Une question d'interprétation
La proximité des clients et la défaillance progressive des règles sanitaires, voilà ce qui a poussé les autorités bruxelloises à fermer cafés, mais aussi buvettes et salles de fête. Une décision qui repose sur une interprétation plus que sur une analyse objective. Mais dont le but, incontestablement, est de ralentir la propagation du virus.