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Les mots "Black Lives Matter" inscrits en lettres capitales, une place rebaptisée au nom de ce mouvement antiraciste devant la Maison Blanche: la mairie démocrate de Washington a apporté vendredi un soutien appuyé aux manifestants qui protestent depuis une semaine contre les violences policières et Donald Trump.
Un collectif d'artistes urbains a peint sur l'une des artères menant à l'enceinte présidentielle le slogan dénonçant les brutalités policières à l'encontre de la minorité noire. Il est repris en boucle par les manifestants partout dans le pays depuis la mort de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans, aux mains de la police de Minneapolis le 25 mai.
L'initiative, commandée par la municipalité de Washington, a pour but de "reprendre les rues",a commenté à l'AFP Rose Jaffe, l'une des artistes du collectif Mural DC, tout en regrettant que ce soit "aussi un peu une opération de communication".
"Il faudra continuer quand la peinture aura disparu", a-t-elle ajouté, demandant notamment que "la police rende des comptes".
Les immenses lettres peintes en jaune, qui prennent toute la chaussée sur plus de 200 mètres, pointent vers la petite place faisant directement face à la Maison Blanche, renommée vendredi "Black Lives Matter Plaza", en présence de la maire de la capitale américaine, Muriel Bowser.
"Il y a un contentieux sur la juridiction de ces rues", situées près de la Maison Blanche, un territoire fédéral, a expliqué le chef de cabinet de la maire, John Falcicchio. "La maire voulait qu'il soit très clair que c'est une rue de la ville et que c'est en l'honneur des manifestants qui ont protesté pacifiquement lundi soir".
Eléments "non-identifiés"
Lundi, les forces protégeant la Maison Blanche ont repoussé violemment les manifestants rassemblés au nord de la Maison Blanche, sous la juridiction de la municipalité.
L'objectif était de libérer le passage pour que Donald Trump se rende à pied devant l'église Saint John, bâtiment emblématique tout proche qui avait été dégradé la veille au soir par des casseurs, pour qu'il puisse se faire photographier, bible à la main.
Donald Trump a assumé ce déploiement de force, estimant que les autorités devaient "dominer" les débordements.
Mais la présence de ces renforts exaspère Muriel Bowser, qui a demandé au milliardaire républicain de retirer ces forces fédérales et militaires supplémentaires, estimant que cela ne faisait qu'attiser la colère de manifestants "pacifiques".
La police locale, dit Mme Bowser, de la Constitution, qui garantit la liberté d'expression et de manifestation.
Elle a aussi dénoncé la présence d'éléments de forces de sécurité "non identifiés" dans la ville.
Outre le Secret Service, qui assure la protection de la Maison Blanche, le gouvernement a fait notamment appel aux soldats de la Garde nationale de plusieurs Etats, ainsi que la police militaire, la police fédérale (FBI), l'agence américaine anti-drogue (DEA), la police aux frontières (CBP), ainsi que la police des parcs nationaux et la police pénitentiaire.
Elle est même accusée par le sénateur républicain de l'Utah, Mike Lee, d'avoir ordonné que 1.200 soldats de la Garde nationale, qui dépendent du Pentagone, quittent les hôtels dans lesquels ils sont hébergés.
La nouvelle n'a pas laissé Donald Trump insensible. Si la maire de Washington "ne traite pas bien ces hommes et ces femmes, nous ferons appel à d'autres groupes", a-t-il répondu vendredi dans un tweet, en qualifiant la maire "d'incompétente".