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Joe Biden a estimé jeudi que Vladimir Poutine cherchait "à se donner de l'air" en annonçant un cessez-le-feu en Ukraine à l'occasion du Noël orthodoxe, ce qui serait la première trêve d'ampleur depuis le début de l'invasion russe.
Le président russe "était prêt à bombarder des hôpitaux, des crèches et des églises (...) le 25 décembre et lors du Nouvel an (...) Je pense qu'il cherche à se donner de l'air", a affirmé le président américain, interrogé à ce sujet après un discours à la Maison Blanche.
Joe Biden a annoncé peu après, de concert avec le chancelier allemand Olaf Scholz, un renforcement de l'assistance militaire à l'Ukraine, avec notamment la livraison par les deux pays de blindés légers.
Vladimir Poutine a ordonné jeudi à son armée d'observer un cessez-le-feu "sur toute la ligne de contact entre les parties en Ukraine" les 6 et 7 janvier, une annonce qui suit un appel en ce sens du patriarche orthodoxe russe Kirill, mais aussi une proposition du chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan.
Le porte-parole du département d'Etat, Ned Price, a qualifié l'annonce du président russe de "cynique" et a dit son inquiétude que la Russie n'utilise cette pause pour "se regrouper, se reposer et en fin de compte réattaquer".
"Si la Russie était vraiment sérieuse à propos de la paix, de mettre fin à cette guerre, elle retirerait ses forces du territoire souverain de l'Ukraine", a-t-il ajouté.
M. Price a aussi critiqué l'annonce, par le groupe paramilitaire russe Wagner, de la libération de prisonniers russes ayant accepté de combattre en Ukraine.
"Pour nous, c'est juste une tactique barbare", a-t-il dit, prédisant que de nombreux prisonniers pourraient mourir au front.
"La Russie doit quitter les territoires occupés, c'est alors seulement qu'il y aura une +trêve temporaire+. Gardez votre hypocrisie", a par ailleurs réagi sur Twitter le conseiller de la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak.
"Si Poutine voulait la paix, il ramènerait ses soldats à la maison et la guerre serait terminée. Mais apparemment, il veut poursuivre la guerre, après une brève interruption", a déploré sur le même réseau social la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock.