(Belga) Cohue médiatique, deux ovations, applaudissements retentissants: le leader italien d'extrême-droite Matteo Salvini a été accueilli lundi soir telle une rockstar dans la Bourse de commerce d'Anvers, où il avait été invité par le groupe politique européen "Identité et Démocratie", dont fait également partie le Vlaams Belang. Le retard de plus d'une heure et demie de la vedette du jour n'a en rien gâché la fête.
Salvini est la figure de proue de l'extrême-droite italienne. L'ancien vice-premier et ministre de l'Intérieur mène actuellement campagne tambour battant pour s'emparer de la riche région d'Emilie-Romagne (nord), bastion de la gauche, où des élections régionales sont prévues en janvier. Il a toutefois répondu présent à l'invitation du groupe européen Identité et démocratie (ID) et de son président, Gerol Annemans, pour participer à un meeting lundi soir à Anvers. L'homme politique italien à la rhétorique populiste était attendu à 19h00 pour une conférence de presse, mais il s'est fait attendre et n'est arrivé que peu après 20h30. Une séance du Sénat italien consacrée au Mécanisme européen de stabilité a retardé son départ. C'est en avion privé, aux frais du Vlaams Belang, qu'il a rejoint Anvers. Il en fallait toutefois plus pour gâcher la fête des quelque 1.400 personnes, réunies dans la Bourse de Commerce d'Anvers, qui ont accueilli Salvini comme une véritable rockstar. Lors de son discours, M. Salvini a félicité le Vlaams Belang pour sa victoire électorale de mai dernier. "Nous travaillons déjà très bien ensemble. Et si ce n'est pas pour aujourd'hui, ce sera pour demain. Le Vlaams Belang arrivera au pouvoir en Flandre et la Ligue en Italie. Tom (Van Grieken, le président du VB, NDLR.), il faut que tu t'y prépares", a-t-il lancé. M. Salvini a ensuite parlé pendant un bon quart d'heure des valeurs et normes européennes, qui se perdent, selon lui, à cause de l'"islamisme" et de "l'activisme de gauche". "Ils veulent transformer l'Europe en un centre commercial sans valeur ni tradition. Soit l'Europe est chrétienne, soit il n'y a pas d'Europe. L'islam est la mort de notre continent", a-t-il déclaré. Après le discours du chef de la Ligue, le président du Vlaams Belang, Tom Van Grieken, - annoncé comme le Matteo Salvini flamand - a pris la parole. Il s'en est également pris à l'Union européenne. "Nous avons le devoir, pour nos enfants et nos petits-enfants, de protéger notre civilisation, héritée de nos ancêtres. Nous, nous et seulement nous sommes le nouvel espoir pour une nouvelle Europe". La venue de Salvini dans la métropole n'a pas fait que des heureux. Quelque 200 personnes se sont rassemblées lundi aux alentours de 19h00 sur la place Henri Conscience à Anvers pour s'opposer à l'événement. Sur une autre place de la ville, des "Sardines" se sont également rassemblées, en référence au mouvement né à Florence contre l'extrême-droite. (Belga)
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