Partager:
Environ 3.000 campeurs et habitants de deux villages de l'Aveyron ont dû être évacués mardi par précaution en raison d'un incendie qui a ravagé 700 hectares de végétation, mais qui a cessé de progresser sans pour autant être maîtrisé.
L'évolution de l'incendie restait incertaine en raison du vent. Une partie du feu, situé sur des barres rocheuses, était toujours inaccessible aux pompiers.
"On est à quelques kilomètres de l'incendie mais on a évacué à cause des fumées toxiques", a relaté à l'AFP le gérant du camping de l'auberge à Mostuéjouls, Nicolas Bouviala, dont 200 clients ont été mis à l'abri à titre préventif.
"La préfecture a appelé et a dit: +Il faut commencer à évacuer le camping doucement+. Une demi-heure après, il n'y avait plus personne", a-t-il expliqué.
"Les flammes étaient à quelques centaines de mètres, les gendarmes et les pompiers sont venus nous dire d'évacuer, on a tous dû partir en pleine nuit", témoigne Gabin Castro, gérant de chambres d'hôte, inquiet pour ses hébergements, des cabanes dans les arbres.
Mardi en fin de journée, la préfecture de l'Aveyron a averti que les personnes évacuées ne pouvaient pas retourner chez elles ou dans leurs hébergements de vacances.
Les autorités ont ordonné l'évacuation de tout le village perché de Mostuéjouls, situé en contrebas du causse de Sauveterre, dans les gorges du Tarn, non loin de la forêt de résineux en proie aux flammes, en plein Parc naturel régional des Grands Causses.
Ce parc fait partie d'une zone plus large, les Causses et Cévennes, inscrite au patrimoine mondial par l'Unesco.
- 600 pompiers -
Les pompiers, jusqu'à 600 au plus fort de la mobilisation, estiment qu'il leur faudra encore trois jours pour éteindre le feu. Deux d'entre eux ont été légèrement blessés.
La Sécurité civile a appuyé l'effort des soldats du feu avec des bulldozers, afin de constituer des pare-feux, et deux hélicoptères bombardiers d'eau, permettant de procéder à des largages plus précis que les avions.
Les personnes évacuées à titre préventif de Mostuéjouls mais aussi du village de Rivière-sur-Tarn ont été dirigées vers des salles des fêtes et des écoles des communes voisines et de Millau.
Le feu a démarré sur le plateau de Sauveterre à cause d'un engin agricole dont un élément métallique a raclé le goudron très chaud de la route, provoquant des étincelles.
Dans un contexte de grande sécheresse, une partie d'une départementale près du Massegros, à 60 kilomètres à l'est de Rodez, s'est embrasée, selon les pompiers.
L'agriculteur conduisant le tracteur a lui-même appelé les secours, avant d'utiliser l'eau de sa citerne pour lutter contre les flammes, et d'appeler plusieurs agriculteurs à la rescousse.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est attendu mercredi sur les lieux de l'incendie.
Par ailleurs, le feu qui a débuté lundi dans la forêt du Pugle (Maine-et-Loire) a déjà brûlé environ 600 hectares et une cinquantaine de personnes ont été évacuées, a-t-on appris mardi auprès de la préfecture et des pompiers.
Dans la Drôme, un feu de forêt et de végétation qui s'est déclaré vendredi soir continue de progresser. Il a ravagé 220 hectares et blessé trois pompiers.
Un autre incendie, parti dans la soirée de lundi, a détruit 150 hectares de forêts dans le sud de la Charente.
En Isère, le feu a été maîtrisé après avoir parcouru une centaine d'hectares sur les contreforts de la Chartreuse, non loin des communes de Voreppe et La Sure-en-Chartreuse.
Enfin, en Gironde, au moins 1.000 hectares de pins ont été détruits mardi par plusieurs reprises de feu du gigantesque incendie de Landiras en juillet, nécessitant l'évacuation préventive de 3.500 habitants des communes de Belin-Béliet, Saint-Magne et Hostens, a annoncé la préfecture dans un tweet en soirée. La situation est jugée "très défavorable" par les pompiers.
Avec déjà plus de 50.000 hectares brûlés depuis le début de l'année, la France a connu dès juillet un record de surfaces incendiées, selon le Système européen d'information sur les feux de forêt (EFFIS), qui tient des statistiques comparables depuis 2006.