Partager:
"Zéro euro": il s’agit de la réponse de Theo Francken, le secrétaire d’Etat à l’Asile à la Migration, à la volonté de la région bruxelloise d’adresser au Fédéral la facture de la réouverture du centre d’hébergement pour migrants en transit.
Le secrétaire d’Etat N-VA s’en est également pris au bourgmestre de Schaerbeek, Bernard Clerfayt (DéFI) qu’il estime trop laxiste et qu’il accuse de mener "un petit jeu électoraliste en se faisant passer pour le plus grand des humanistes". La réponse de Bernard Clerfayt ne s’est pas faite attendre: "Theo Francken et la N-VA sont très forts dans les tweets, mais faibles sur le terrain!".
Cieltje Van Achter, vice-présidente du parti N-VA et députée bruxelloise, ainsi que Didier Gosuin (DéFi, anciennement le FDF), ministre bruxellois de l'Economie et de l'Emploi, ont débattu de la question dans l'émission C'est pas tous les jours dimanche.
Les actions de police ont un effet dissuasif et on découvre les réseaux et on peut les démanteler
Didier Gosuin a commencé par rappeler les compétences du gouvernement fédéral: les personnes sans titre de séjour, la politique de la migration, la politique des gares et de la SNCB, la police des chemins de fer. De son côté, le gouvernement bruxellois a la compétence "d'accueillir humainement tous ceux qui ont un titre de séjour, les sans-abri, etc. On constate que ces personnes, plutôt que d'aller vivre dans une gare sans sanitaire, avec des cas de tuberculose et de contagion, on leur offre un accueil le temps que le fédéral agisse", a commenté le ministre bruxellois.
Face à lui, Cieltje Van Achter a indiqué que la compétence de maintenir l'ordre public revenait à la police locale. "Monsieur Jambon (NDLR: ministre fédéral N-VA de l'Intérieur) a tendu la main à plusieurs reprises pour faire des actions de police", a expliqué la députée bruxelloise N-VA. "Demain il y a réunion avec le niveau fédéral et local, j'espère que monsieur Clerfayt (NDLR: bourgmestre DéFi de Schaerbeek) sera là pour faire des actions de police. Ces actions ont plusieurs buts. Un effet dissuasif, ça donne un message aux migrants qu'ils ne peuvent pas rester ici dans l'illégalité, mais aussi aux trafiquants. Et ça donne une vue claire sur la situation sur le terrain, on découvre les réseaux et on peut les démanteler", a ajouté Cieltje Van Achter.
Après une action à Schaerbeek, les trois quarts des personnes arrêtées ont été relâchées dans l'heure!
Des arguments que Dider Gosuin a fortement critiqués. "La commune de Schaerbeek a organisé avec le fédéral une action de police à la demande du fédéral. Le problème, c'est que les trois quarts des personnes arrêtées ont été relâchées dans l'heure. Ils se sont retrouvés une heure ou deux après dans la gare du Nord. C'est l'Office des étrangers qui refuse de traiter plus de 20 cas par jour. C'est l'Office des étrangers qui nous dit qu'une bonne moitié de ces gens-là ont déjà des ordres de quitter le territoire. Mais rien n'est fait. Faites votre travail! Au lieu de tweeter faites votre travail (NDLR: en référence aux nombreux messages publiés par Theo Francken sur Twitter)", s'est exclamé Didier Gosuin.
Cieltje Van Achter a tenu à répondre. "C'est un dossier complexe, mais ils font leur travail. Ils (NDLR: l'Office des étrangers) informent les gens sur le terrain de ce qu'ils doivent demander de l'asile. Theo Francken fait le tour du monde pour avoir des accords avec les pays pour reprendre leurs ressortissants. Il a un accord au gouvernement fédéral pour augmenter la capacité des centres d'accueil", a-t-elle rétorqué. "Il vient d'en fermer trois!", a fait remarquer Didier Gosuin. "C'est pas la même chose", lui a répondu Cieltje Van Achter. "Ah non non…", a réagi avec sarcasme le ministre bruxellois.
Le désordre vous arrange, ça vous fait de la graisse électorale, et vous ne voulez pas régler ce problème-là
"En réalité, le désordre vous arrange, ça vous fait de la graisse électorale, et vous ne voulez pas régler ce problème-là. Vous voulez absolument qu'on continue à créer de la tension dans cette ville. Il est inhumain de laisser des hommes, des femmes et des enfants vivre dans des conditions pareilles", a encore commenté Didier Gosuin.