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D'habitude lorsqu'on se fait vacciner, la seringue contient le virus inactivé. Dès qu'il pénètre dans l'organisme, notre système immunitaire produit des anticorps spécifiques, qui les garde en mémoire jusqu'à ce qu'on soit en contact réel avec le virus.
Dans le vaccin ARN messager, il n'y a plus de virus affaibli dans la seringue, mais une partie de son code génétique: c'est l'ARN messager. Une fois injecté, c'est lui qui va donner l'ordre à la cellule de créer ce qu'on appelle la spicule, la protéine spécifique du coronavirus. Ces spicules inoffensives autour des cellules sont repérées par notre système immunitaire qui va créer des anticorps. Le jour où nous entrons en contact avec le vrai virus ces anticorps seront capables de le neutraliser.
C'est la première fois que cette technologie est utilisée à grande échelle. L'ARN messager a pourtant déjà servi dans le développent de certain vaccin contre la rage par exemple, mais n'a jamais dépassé le stade des essais cliniques. Alors pourquoi l'utiliser maintenant ?
Ces vaccins donnent de très bons résultats
Face à l'urgence de la pandémie, les laboratoires avaient peu de temps, mais reçu beaucoup d'argent.
"La stratégie a été de mettre un maximum d'argent sur la table pour que toutes les technologies puissent être testées, indépendamment du fait qu'elles aient fait leurs preuves", explique Eric Muraille, maître de recherches au FNRS, biologiste et immunologiste ULB. "Ce qui est surprenant, mais qui est une très bonne nouvelle, c'est que ces vaccins donnent de très bons résultats."
Quels effets à longs termes?
Aucun risque que l'ARN messager modifie nos gênes selon les experts en immunologie. Qu'en est-il des effets à longs termes? La question se pose pour n'importe quel médicament qui entre sur le marché. Mais une certitude, aucun traitement n'a jamais été autant surveillé que le vaccin contre le coronavirus.
"Non seulement les études cliniques continuent avec ces vaccins, malgré qu'ils vont être mis sur le marché pendant encore au moins un an voire deux ans", indique Jean-Michel Dogné, expert en sécurité des vaccins à l'Agence belge des médicaments. "Deuxièmement, ces vaccins vont être suivis à un niveau extraordinaire."
Pfizer et Moderna sont les deux firmes qui aujourd’hui utilisent l'ARN messager. Un vaccin prometteur mais une molécule fragile, elle doit être conservée au froid, sous la barre des -70°.
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