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L'ensemble du pays a tourné au ralenti ce mercredi en raison de l'appel des syndicats socialiste et chrétien à une grève générale. Face à une situation sociale jugée très préoccupante, les deux organisations mobilisent leurs membres pour appeler notamment à un plafonnement des prix de l'énergie et contre la norme salariale. L'appel à la grève a été bien entendu.
TRANSPORTS
SNCB
Les trains circulaient comme annoncé mercredi matin, selon Dimitri Temmerman, porte-parole de la SNCB. Ce dernier continue cependant de conseiller aux voyageurs de consulter l'horaire à l'avance. Notez que ce soir, la grève n'est pas encore tout à fait terminée et que les trains, notamment en gare de Namur, ne circulent toujours pas.
En raison de la grève générale, la SNCB a élaboré un plan de transport alternatif. Ainsi, entre les grandes villes, un tiers des trains IC circulaient. Un quart des trains S (de banlieue) et L (locaux) roulaient. La plupart des trains P, qui roulaient normalement aux heures de pointe du matin et du soir, ont été supprimés. En Wallonie, les perturbations sont plus importantes qu'en Flandre.
Dans une grande partie des provinces de Namur et du Luxembourg, ainsi que dans une partie du Brabant wallon, les trains ne circulaint pas du tout en raison du manque de personnel au poste d'aiguillage de Namur. La SNCB a élaboré un plan de transport adapté sur la base du personnel - y compris celui du gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire Infrabel - ayant indiqué qu'il ne participerait pas à la grève.
TEC
Le réseau du Tec a été fortement perturbé mercredi matin en raison de la grève générale organisée à l'appel de la CSC et de la FGTB, notamment pour revendiquer un plafonnement des prix de l'énergie et s'opposer à la norme salariale.
A Charleroi, la circulation des bus et métros était à l'arrêt, indique le Tec régional sur le site du transporteur wallon à 6h30. Sur la zone de Liège-Verviers, une majorité de lignes était à l'arrêt. Seuls les bus 57, 64, 65, 73, 95, 144, 149, 165, 249, 265, 339, 342, 362, 378, 389, 390, 394, 397, 398, 400, 401, 402, 403, 404, 406, 442, 465, 495, 496, 713, 724, 727, 728, 746, 747, 748, 749, 795, 825, 845, 848, 948, E20 et E23 ont circulé normalement. Les autres trajets étaient soit perturbés (24 lignes), soit supprimés.
Plusieurs trajets ont également été supprimés pour le Tec Namur-Luxembourg tandis que le réseau dans le Hainaut a été qualifié de "fortement perturbé". Plusieurs dizaines de lignes ont également été affectées dans le Brabant wallon.
STIB
A Bruxelles, la Stib a indiqué informer les voyageurs en temps réel via son site internet, son application mobile, ses réseaux sociaux ainsi que via les écrans aux arrêts et en station dès 06H00.
Selon l'état des lieux donné par la Stib sur Twitter, seule la ligne de métro 1 était exploitée, ce qui signifie qu'au moins la moitié des véhicules étaient présents par rapport à un jour normal. La ligne a été prolongée jusqu'à la station Erasme. Les autres lignes ne circulaient pas. Du côté des trams, seules les lignes 3, 4, 7, 8, 9, 51 et 92 roulaient. Pour les bus, les lignes 2, 36, 46, 50, 53, 56, 59, 71, 87 (prolongé Étangs Noirs), 95 et t-bus 92 circulaient.
AEROPORTS
Les accès à Liège Airport étaient complètement bloqués mercredi en raison de la grève générale organisée à l'initiative de la FGTB et de la CSC, a indiqué un porte-parole de l'aéroport liégeois en milieu de journée. Du côté de Charleroi, la direction avait décidé d'annuler les 120 vols prévus et de fermer le terminal aux passagers.
Si Liège Airport n'était pas officiellement fermé et donc opérationnel dans le cas où un avion devait venir s'y poser, les accès à l'aéroport étaient, dans les faits, complètement bloqués. Des piquets de grève bloquaient en effet les ronds-points à proximité, tout comme l'accès au terminal et aux différents bâtiments des entreprises qui y sont actives. Les compagnies cargo, dont Qatar Airways, Saudi Airlines, Ethiopian Airlines, ASL ou FedEx, ont d'ailleurs pris leurs dispositions pour positionner leurs avions dans d'autres aéroports, selon Liège Airport. Celui de Maastricht-Aix-la-Chapelle évoquait d'ailleurs une "journée chargée" sur son compte Twitter mercredi. En raison de la grève générale, il a en effet repris 10 vols qui auraient normalement dû se poser à Brussels Airport et à Liège, dont six vols passagers de TUI Fly.
Du côté de Charleroi, tous les vols commerciaux prévus mercredi ont été annulés, avait annoncé mardi Brussels South Charleroi Airport. L'accès au terminal 1 a été fermé. Au total, ce sont 120 vols commerciaux au départ et à l'arrivée et quelque 20.000 passagers qui sont concernés.
HOPITAUX
Environ deux tiers des hôpitaux privés en Wallonie et à Bruxelles ont tourné au ralenti mercredi, selon la CNE. Les urgences et les traitements indispensables ont cependant été maintenus, mais de nombreux rendez-vous et opérations non-urgentes ont été reportés.
ENTREPRISES
Les piquets de grève ont été nombreux un peu partout dans le pays, principalement dans les zonings industriels et commerciaux. Des piquets de grève volants étaient également prévus pour mobiliser le plus largement possible.
S'agissant d'une grève interprofessionnelle, tous les secteurs pouvant être touchés par des actions plus ponctuelles, des nombreuses collectes de déchets n'ont ainsi pas lieu, la distribution des journaux a aussi être limitée.
Le Parc Industriel des Hauts Sarts bloqué par les grévistes
Blocage d'une des entrées du site Total à Feluy
Rassemblement devant Engie à Bruxelles
Blocage du rond-point des 36 tournants à Engis
Le mouvement de grève a notamment été très bien suivi dans la région de Charleroi mercredi matin, a indiqué Vincent Pestieau, secrétaire régional de la FGTB. Selon ce dernier, les piquets de grève étaient nombreux et bien fournis avec des travailleurs des entreprises concernées qui ont parfaitement répondu à l'appel.
Mercredi matin, de nombreux secteurs étaient touchés par le mouvement de grève dans la région de Charleroi: les transports en commun, les industries, les commerces et le secteur de la construction entre autres. "Les travailleurs ne sont pas restés chez eux. A de nombreux endroits, ils ont rejoint les piquets de grève pour relayer le message contre des prix de l'énergie élevés et la vie chère", a indiqué Vincent Pestieau. Plusieurs parcs d'activité économique étaient également concernés par les piquets de grève, en particulier ceux d'Heppignies, de Courcelles et de Thuin. "Ce qui est intéressant également, c'est de voir que les piquets ne se trouvent pas seulement devant les grandes industries mais également devant certaines entreprises où il n'y en avait jamais eu auparavant", a affirmé Vincent Pestieau.
SUPERMARCHES
Cette grève a aussi paralysé d'autres secteurs, comme les grandes surfaces. Les syndicats ont annoncé que les grandes chaînes de supermarchés (Lidl, Carrefour, Delhaize) étaient globalement inaccessibles. Des blocages ont aussi eu lieu devant des centres commerciaux comme les Grands Prés à Mons, la Mediacité à Liège ou encore Rive Gauche Charleroi. Pour d'autres magasins, cela dépendait des zones géographiques.
Stéphane Guillaume, délégué syndical de la CSC nous a précisé les différents piquets de grèves en région liégeoise: Trilogiport, Médiacité, Belle-île, Ikea Hognoul + Station Total Hognoul, Zoning Carrefour Herstal et dans le zoning commercial de Haccourt.
ECOLES
Dans les écoles aussi, certains professeurs se sont mis en grève. Il y avait évidemment des garderies organisées. "Les écoles seront ouvertes, les enfants seront accueillis. Il y aura un certain nombre d'enseignants en grève, on ne sait pas exactement combien. Mais je ne pense pas que le phénomène sera massif. Le point d'attention pour nous, ce sera de savoir dans quelles conditions les élèves et enseignants peuvent accéder aux écoles parce qu'ils dépendent parfois, comme d'autres, des transports en commun", avait d'ailleurs informé Etienne Michel, directeur du SeGEC et secrétaire général de l'enseignement catholique, mardi soir dans le RTL INFO 19h.
PORTS
Les travailleurs des trois ports maritimes belges étaient massivement en grève, le chargement et le déchargement des conteneurs étant à l'arrêt, selon les syndicats chrétien et socialiste. Seuls les travailleurs exerçant des fonctions cruciales pour la sécurité étaient au travail.
"Tout le monde a suivi massivement notre appel à rester à la maison", indique Kurt Callaerts, du syndicat chrétien flamand ACV. Les syndicats avaient appelé à ne pas organiser de piquets de grève mais bien des "piquets volants" qui évaluent si des personnes sont au travail. Ces piquets ont parcouru dès 5h du matin les zones portuaires entre Zeebrugge et Anvers. Quant au secteur logistique, il tournait à la moitié de ses capacités.
En revanche, des piquets de grève ont été installés devant des entreprises du secteur pétrolier et chimique, comme Total et Bayer. Ces sites n'étaient toutefois pas à l'arrêt.