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Cours suspendus: le ministre-président répond aux questions avant un lundi très particulier

Tous les cours ont été suspendus en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). Le ministre-président du gouvernement de la FWB était l'invité du RTL INFO 19H ce dimanche soir. Après avoir lancé un appel "solennel" aux parents, il a répondu aux questions de notre présentateur Simon François.

Simon François: Certaines écoles annoncent qu'elles demanderont des attestations aux parents qui déposent leurs enfants à l'école lundi. La ministre de l'Enseignement disait le contraire ce midi. Finalement, qui aura le droit de mettre son enfant à l'école demain?

Pierre-Yves Jeholet: Demain il y aura un peu de souplesse, on l'a dit. En principe, la garderie c'est pour des personnes qui n'ont pas d'autres alternatives.

Simon François: Mais comment on va vérifier ça?

Pierre-Yves Jeholet: Demain on aura un peu de souplesse. Il y a les élèves inscrits, on verra combien il y a de personnes. Les métiers dans la sécurité publique, les policiers, les militaires, les parents qui doivent aller travailler, qui sont médecins, qui sont infirmiers, qui doivent aller dans des maisons de repos… en principe c'est ce public-là.

Simon François: Plus tard il faudra un certificat de ses employeurs?

Pierre-Yves Jeholet: Non, il n'y aura pas de certificat. Je rappelle que les cours sont suspendus, donc l'enfant est déclaré absent. Il n'y a pas de justification, il n'y a pas de certificat médical. Mais la priorité demain (lundi), c'est: encadrons les parents et les enfants. Avec toujours ce message: évitez de venir à l'école, mais il y a quelque chose qui est prévu. Et après nous envisagerons, dans les jours qui viennent. On dit qu'il n'y aura peut-être plus de professeurs dans certaines écoles. On ne va pas, évidemment, maintenir les professeurs à tout prix. Mais il faut voir combien de temps ça va durer. Au moins trois semaines, puis les vacances, voire plus. Donc il faudra voir aussi par rapport à l'encadrement, avoir des activités intelligentes entre guillemets.

Simon François: Justement, que vont faire ces enfants pendant toute la journée pendant des semaines entières?

Pierre-Yves Jeholet: D'abord c'est la santé publique. On sait qu'on a pris des mesures terriblement difficiles. Si elles ont été prises, y compris dans les écoles, c'est pour vaincre ce virus. Combattre ce virus et protéger la population, y compris les enfants. Et sauver des vies. La préoccupation essentielle demain, c'est que tout se passe pour le mieux. Après, on verra l'encadrement. Ce qu'il faut éviter, parce que c'est la santé publique notre objectif numéro un: c'est qu'on regroupe par exemple des enfants de plusieurs écoles. Ou qu'on ait à un moment donné 30 ou 40 enfants ensemble. Le but c'est d'avoir des petits groupes et de les séparer pour éviter le contact avec les autres.

Simon François: Ça s'applique aussi aux parents qui s'organisent chez eux avec leurs voisins? Il ne faut pas garder trop d'enfants en même temps?

Pierre-Yves Jeholet: C'est clair que si vous avez le voisin qui garde tous les enfants du village, ce n'est pas ça qu'on recommande. Mais je pense qu'il y a beaucoup de solidarité. Aujourd'hui j'ai vu beaucoup de jeunes proposer dans leur quartier ou village, des étudiants qui ont peut-être un peu plus de temps ou suivent des cours à distance, dire: "On veut bien venir garder vos enfants gratuitement". Je pense qu'aujourd'hui il faut mesurer la situation. Tout le monde doit avoir le sens des responsabilités, le sens de l'état et le sens aussi du devoir. La crise, c'est ça aujourd'hui: nous devons être tous solidaires. Et quand je vois qu'on va à Maastricht faire des selfies pour dire que les terrasses sont ouvertes, alors que les autorités néerlandaises les ont fermées aujourd'hui, c'est de l'irresponsabilité. On a besoin de civisme.

Simon François: Dernière question, est-ce que ça n'aurait pas été plus simple de faire comme en France et de fermer purement et simplement les écoles?

Pierre-Yves Jeholet: Il faut arrêter de comparer tout le temps avec ce qui se passe en France. Vous savez, en France on a fermé les écoles mais on peut aller voter. Et aux Pays-Bas ils font le même système que nous, ils suspendent les cours mais ils maintiennent un encadrement comme on le fait en Belgique. Pourquoi on a fait ça? Justement pour permettre aux travailleurs dont on a besoin pour gérer la crise… Je le répète: les infirmières, les personnes dans les maisons de repos, les médecins… Il faut pouvoir gérer la crise, c'était un élément important. Si on fermait les écoles, une grande partie des enfants aurait été chez les grands-parents. Ça, on voulait absolument l'éviter, parce que la transmission est très forte vers les publics fragilisés. Je pense qu'on tient beaucoup à nos grands-parents et à leur santé.

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